Entreprises

Le handicap est une chance à saisir pour les entreprises mosellanes

C’était en novembre dernier. La semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées se déployait en Moselle. Dans le même temps, le Club Entreprises Rives de Moselle consacrait ses interventions mensuelles à cette question sociétale. Deux exemples, parmi d’autres, qui permettent de faire bouger les lignes, évoluer les mentalités. Du chemin reste à parcourir pour l’inclusion en entreprise. Mais, une dynamique est enclenchée. Elle porte ses fruits progressivement.


80 % des handicaps sont invisibles.
80 % des handicaps sont invisibles.

Il y a deux ans, une centaine d’entreprises nationales signaient un manifeste visant à assurer une meilleure inclusion des personnes en situation du handicap dans le monde du travail. Une preuve que le handicap ne rime pas avec un frein professionnel mais s'avère bien source de performance et de compétitivité pour l’entreprise. Il y a bien sûr, ce que les médias relaient à l’échelle nationale, comme une vitrine des mentalités qui bougent. Et, également, surtout, dirions-nous, les multiples actions émanant de l’entrepreneuriat local, sur les territoires. La Moselle n’est pas en reste sur le sujet.

Un chômage important

Les chefs d’entreprise prenant à bras le corps cette question du handicap dans l’entreprise qui n’est plus pour beaucoup chose taboue sont nombreux. Quelques chiffres hexagonaux. Les personnes en situation de handicap représentent 7 % des 15-64 ans et près de 3,8 % de l’ensemble des personnes en emploi. On compte 2,7 millions de bénéficiaires de l’Obligation d’Emploi avec une reconnaissance administrative du handicap en 2019 (+ 300 000 depuis 2013). 36 % ont un niveau d’études équivalent au Bac. Si les données sont variables en fonction des secteurs, des métiers, des types de handicap, leur taux de chômage des personnes handicapées demeure deux fois supérieur à celui de la moyenne nationale. Pour booster cette insertion professionnelle, les actions se multiplient. Ici des salons et forums, là des mobilisations de clubs d’entreprises, de dirigeants de TPE/PME.

Une mobilisation au cœur des territoires

Dans ce kaléidoscope, une motivation commune : susciter la prise de conscience réelle des entreprises et recruter des personnes, lesquelles au-delà de leur handicap, ont du talent, de la personnalité. Et sont vecteur de performance pour une entreprise. C’est un fait observé par les cabinets de recrutement : une politique RH inclusive est un levier d’attractivité pour une marque employeur. En Moselle, quelque 5 % des salariés ont un handicap. Si l’Obligation d’emploi des travailleurs handicapés s’applique aux entreprises de 20 salariés et plus, qu’en est-il des TPE, du petit artisanat, quant au handicap. C’est ici la partie de l’iceberg non visible. Quand sait que les TPE captent 80 % à 90 % de l’emploi, on mesure toutes les potentialités en termes d’inclusion. Inlassablement, le message est martelé par des organismes comme l’ADAPT, l’Agefiph, la Fiphfb. Il passe aussi par les fédérations professionnelles, les représentants d’entreprises, les chambres consulaires. En la matière, il n’y a pas de petit relais.

Agréger un talent humain

Rappelons cette donnée essentielle : 80 % des handicaps sont invisibles. Le fauteuil roulant concerne 2 % des situations. Il y a, enfin, cette autre réalité. Le handicap psychique, reconnu dans la loi de 2005 est aussi protéiforme : troubles anxieux, dépressifs, bipolaires, addictifs, du comportement alimentaire, schizophrénie… C’est un sujet central dans le monde professionnel. Une femme ou un homme handicapée, c’est d’abord et avant tout une femme ou un homme, souhaitant tout simplement s’épanouir et donner le meilleur pour une entreprise. En somme, l’agrégation d’un savoir-être, d’un savoir-faire dans une équipe.