Territoires

Urgences du CHR Metz-Thionville : Pierre Cuny réagit

De nouvelles directives relatives aux Urgences du CHR Metz-Thionville entre 20 h et 8 h provoquent la vive réaction de Pierre Cuny. L’élu thionvillois, à partir de cette modification d'importance, fait une description sans concession des Services d’Urgence pointant là «un démantèlement continu des services de santé.»

Dans sa prise de parole, Pierre Cuny dénonce «la néfaste réforme de santé accélérée depuis la loi HPST de 2007.» © : Ville de Thionville.
Dans sa prise de parole, Pierre Cuny dénonce «la néfaste réforme de santé accélérée depuis la loi HPST de 2007.» © : Ville de Thionville.

L’accès direct aux Urgences du CHR Metz-Thionville est désormais impossible, conditionné à un appel préalable au centre 15, sur le créneau 20 h - 8 h. Les CHU comme Marseille, Bordeaux, Toulouse appliquent déjà le protocole. La cause : la pénurie de médecins urgentistes dans l’ensemble des régions de France. Pierre Cuny, maire de Thionville, président de la Communauté d’agglomération Portes de France Thionville, conseiller départemental de la Moselle et ancien médecin, connaît sur le bout des doigts la problématique. Élu local et expert de la question, il s’exprime : «En tant que maire de Thionville et ancien médecin, j’en prends note avec dépit en n‘accusant pas ceux qui dirigent aujourd’hui les différents services de Santé mais en déplorant l’évolution inéluctable d’un système de santé en bout de course… Comment imaginer il y a 30 ans alors que j’étais acteur de Santé d’un des meilleurs systèmes au monde que nous serions amenés à filtrer les cas d’urgence ?» Il poursuit : «C’est une longue agonie qui a débuté il y a maintenant 20 ans, accélérée par cette néfaste réforme de santé en 2007 - la loi HPST - ou seul le bénéfice a guidé l’hôpital public ; avec parallèlement l’abandon progressif des urgences en médecine de Ville ; la liberté d’installation des médecins (qui est un véritable scandale quand on sait que sur 10 médecins formés en Lorraine, 7 partent s’installer dans une autre région…) ; la dévalorisation des carrières médicales et paramédicales en particulier à l’Hôpital Public et autres hôpitaux à but non lucratif malgré le Ségur de la Santé ; des missions entre hôpitaux publics et privés mal définis ; un internat qui est devenu national et qui pousse les jeunes médecins à faire leurs formations ailleurs que dans certaines régions réputées moins attractives.» Pierre Cuny «en appelle au ministre de la Santé.» Concluant : «Il est urgent d’agir. Notre système s’effondre, malgré des femmes et des hommes particulièrement remarquables qui structurent la Santé en France.»

«Depuis bientôt 20 ans, seul le bénéfice a guidé l'hôpital public», argumente Pierre Cuny.