Territoires

Thionville et Esch-sur-Alzette co-pilotent le curseur d’une fructueuse coopération

Les villes de Thionville et d’Esch-sur-Alzette ont signé ces dernières heures une convention marquant un rapprochement fort entre la commune mosellane et son homologue luxembourgeoise. Détails de ce partenariat qui fera date dans celui-ci à plusieurs axes et qui permet de relever les grands défis actuels et de demain. Un exemple de ce peut être la coopération européenne à l’échelle territoriale : ambitieuse, pragmatique. Au final, gagnante.

Les élus thionvillois et eschois au diapason d'une ambition commune. © : Ville de Thionville.
Les élus thionvillois et eschois au diapason d'une ambition commune. © : Ville de Thionville.

L’instant avait des accents de solennité, sans jamais se déparer de convivialité. À l’Hôtel de Ville de Thionville, le premier magistrat, Pierre Cuny, et le bourgmestre d’Esch-sur-Alzette, Georges Mischo, entourés d’élus municipaux et de représentants du Collège des Bourgmestre et Échevins du Grand-Duché, ont signé la convention de coopération et de partenariat confirmant celle actée en 2012. Avec cette ambition synergique : envisager des projets communs entre les deux villes qui trouvent dans leur histoire, des traits communs. Ainsi, elles sont toutes deux dénommées «Métropole du Fer», héritage des temps sidérurgiques, mais aussi traduction de leur capacité à se dessiner un avenir par-delà la crise subie, en valorisant leur positionnement géographique et en faisant montre d’un dynamisme et d’innovation pour assurer leur développement.

Le défis des transitions

On sait les multiples initiatives de la ville de Thionville en la matière. Pas un hasard également qu’Esch-sur-Alzette est capitale européenne de la culture cette année. De tailles équivalentes (42 000 habitants à Thionville et 36 000 à Esch-sur-Alzette), les deux villes présentent des enjeux communs. Elles sont toutes les deux membres du réseau de villes Tonicités, avec Luxembourg, Arlon, Metz, Longwy. Également centres de structures territoriales de coopération transfrontalière : Pôle métropolitain frontalier Nord Lorrain (PMF) côté français et le syndicat Pro Sud ou le GECT Alzette-Belval côté luxembourgeois. Enfin, de par leur proximité géographique, Esch-sur-Alzette et Thionville ont partagé une histoire commune, du Moyen âge à notre époque contemporaine. La convention signée en terre mosellane définit des objectifs stratégiques : le développement et la consolidation de bonnes relations de voisinage, la mise en place d’échanges sur les plans culturels, patrimoniaux, éducatifs, le partage et la cohérence de politiques territoriales autour d’enjeux communs et l’impulsion de stratégies communes de coopération entre les territoires nord mosellan et sud luxembourgeois. Les deux villes se sont engagées à partager leur savoir-faire respectif dans la mise en œuvre de politiques publiques répondant à des buts communs : dynamisation des centres-villes, développement du commerce et de l’habitat, réhabilitation des bâtiments, qualité de vie de l’espace urbain, végétalisation, nouveaux services, sécurité avec le développement de la vidéoprotection et la prévention de la délinquance, les transitions écologique et numérique, l’essor urbain avec la création de néo-quartiers, l’architecture, la gestion des flux.

La mobilité transfrontalière, enjeu primordial

Enfin, la mobilité sera un vecteur phare de cette synergie, dans le cadre des relations franco-luxembourgeoises menées au sein de la CIG (Conférence Inter Gouvernementale) afin d’être force de propositions auprès des instances y siégeant. Comme le Pôle métropolitain frontalier Nord lorrain constitué de huit ECPI français et représentant près de 350 000 habitants et le syndicat Pro Sud regroupant onze communes et quelque 180 000 habitants. Création d’un réseau de B.H.N.S. dans le Nord lorrain connecté avec le Luxembourg à Esch-sur-Alzette et développement des liaisons ferroviaires entre les deux territoires seront ici une traduction majeure de la convention, laquelle va s’articuler autour d’un comité de pilotage composé d’élus des deux collectivités et chargé d’orienter, piloter, évaluer sa mise en œuvre. Un comité technique, formé de représentants des deux administrations communales, sera chargé du suivi général et de l’animation de l’ensemble de la démarche.

Georges Mischo, bourgmestre d'Esch-sur-Alzette, et Pierre Cuny, maire de Thionville. © : Ville de Thionville.