Startups : la Moselle, écrin d’innovation

La Turbine, à Forbach, fait partie de ces espaces dédiés à l'énergie et à l'innovation créatrices.
La Turbine, à Forbach, fait partie de ces espaces dédiés à l'énergie et à l'innovation créatrices.

Dans son dernier baromètre passant au crible l’attractivité des métropoles et le dynamisme des territoires, via plusieurs angles, le conseil en immobilier d’entreprise, Arthur Loyd, dresse un panorama complet de la situation à l’entrée de cet hiver. Dans le registre de l’écosystème des startups, Metz Métropole a pris un temps d’avance sur son homologue nancéienne. Plus largement, la Moselle a développé un important maillage territorial pour développer son réseau d’entreprises innovantes.

Les chiffres peuvent avoir plusieurs sens, selon les perceptions propres et que l’on veut en faire ou leur faire dire. A analyser donc, à prendre avec recul, à ne pas dissocier d’un contexte. Bref, à regarder avec de la perspective. Paraissant complémentaires, ils livrent parfois deux vérités dissemblables. La plateforme web Myfrenchstartup.com, laquelle recense géographiquement et par secteurs d’activité les startups hexagonales, notait dans ses dernières données un volume similaire entre les métropoles de Metz et de Nancy. En ce début décembre, 164 entités de ce type étaient répertoriées en Lorraine, selon le site. Dont 20 % dans chacune des villes phares de la région. La baromètre récent d’Arthur Loyd, conseil en immobilier d’entreprise, livre une analyse différente et plus mathématiques. Il mesure la force des levées de fonds par les startups l’an passé. En 2019, 815 opérations ont été conclues en France, pour un montant global de 3 222,3 millions d’euros. La région parisienne se taille la part du lion avec 2 331,3 millions d’euros levés. Suivent Grenoble (99,4), Rennes (83,3), Nice (71,2), Montpellier (69,8), Lyon (67,1), Lille (57,6), Bordeaux (57,3) et Mâcon (45). Le quart Grand Est est loin de ces chiffres. Reims (10), Strasbourg (14,7) avoisinent des résultats comparables à des villes telles Angers, Tours, Rouen ou Cherbourg. Dijon et Besançon, avec des levées inférieures à 2 millions, restent dans un étiage encore perfectible.

Des sillons prometteurs 

Reste la situation de Metz et Nancy. La capitale mosellane, en termes d’émergence et de soutien à l’économie des startups, a levé presque 10 fois plus de fonds que la cité de Stanislas. 10,7 millions d’euros contre 1,4 million d’euros. On pourra en faire les analyses selon tel ou tel critère, tel ou tel ressenti. Metz Métropole a fait de ce vecteur un facteur clé de son attractivité. En s’en donnant les moyens. L’espace de coworking TCRM Blida (25 000 m²), la couveuse Pacelor, l’incubateur X-Media et plus globalement les pépinières telles la Maison de l’Entreprise, Telis, Synergie Centre Européen d’Entreprise et d’Innovation et les centres d’affaires du Cescom, du Quartier des Entrepreneurs, du Bureau, du BlackStone constituent un ensemble synergique favorisant l’élan de création. L’attrait messin s’inscrit dans un dynamisme départemental. Faulquemont, Florange, Forbach, Lutzelbourg, Sarrebourg, Thionville, Yutz, Sarreguemines, Bitche, Behren-lès-Forbach, Francaltroff, Henriville, Marly, Morhange, Norroy-le-Veneur, Porcelette, Rosselange, Sainte-Marie-aux-Chênes, Seingbouse, Trémery, Saint-Julien-les-Metz et Dieuze composent le maillage de l’accueil entrepreneurial en Moselle. Les startuppeurs disposent de lieux de référence : TCRM-Blida donc, et, La Turbine à Forbach, le pôle entrepreneurial à Dieuze, Le Labo à Sarrebourg, THI’Pi – le bâtiment Totem French Tech East – à Thionville et le S-Hub à Yutz, espace de travail frontalier. Par ces moyens humains et matériels au service de l’énergie créatrice innovante, la Moselle trace les sillons de son économie de demain. D’où germeront les réussites et les emplois.