Gazettescope

Résister au stress au travail...

Ce 10 octobre a eu lieu la journée mondiale de la santé mentale. À cette occasion, l’Apec a questionné les cadres sur leur santé psychologique. Les résultats sont symptomatiques d'un phénomène inquiétant. Face à des situations de stress et d’épuisement professionnel qui touchent davantage les femmes, quelles attitudes adopter au quotidien pour améliorer le bien-être psychologique ? Travailler jusqu’à altérer sa santé, le risque n’est pas négligeable dans la sphère professionnelle. Il existe des solutions de bons sens pour réguler ce stress encombrant et parfois dévastateur. La Gazettescope s’est penchée sur quelques pistes. Liste non exhaustive.

Dans une époque aux charges de stress et émotionnelles fortes, le lâcher-prise est indispensable.
Dans une époque aux charges de stress et émotionnelles fortes, le lâcher-prise est indispensable.

La Moselle recense quelque 61 000 cadres, dont 40 % sont des femmes. Voilà un statut essentiel dans les rouages d’une entreprise et mis à mal quant à la santé ces dernières années, phénomène sans doute accéléré par la crise pandémique, dont on a trop longtemps minoré les effets néfastes psychologiques sur nombre de collaborateurs. Alors que la journée mondiale de la santé mentale s’est déroulée ce mardi 10 octobre, l’Apec a révélé les résultats d’une enquête sur les cadres en France. Lesquels apparaissent toujours être impactés : 54 % ressentent souvent ou occasionnellement un niveau de stress intense. Un sur deux a un sentiment régulier ou occasionnel d'épuisement professionnel. La charge de travail et les délais à respecter sont leurs principales sources de stress. Parmi les cadres voulant quitter leur entreprise dans les douze mois, 65 % souffrent de stress intense (contre 43 % pour ceux qui ne désirent pas partir) et d’épuisement professionnel (contre 38 %). 40 % disent ressentir un sentiment de déprime.

Stress émotionnel et intellectuel

Il ressort de ce panorama que les femmes cadres sont plus stressées et plus épuisées : 63 % d’entre elles ont cette sensation d’un niveau de stress intense, 59 % d’avoir une charge de travail insurmontable et 59 % un sentiment d’épuisement professionnel. Si pour éviter de demander un arrêt de travail, 67 % des cadres préfèrent continuer de travailler ou télétravailler, cette donnée monte à 86 % chez les femmes cadres. On parle de stress au travail quand un collaborateur ressent un déséquilibre entre ce qu’on lui demande de réaliser une tâche et les ressources dont il dispose pour y répondre. Maux de ventre ou de tête, douleurs musculaires, troubles du sommeil, perte d’appétit sont autant de signes d’un état de stress professionnel. Ici, le ressentiment est aussi émotionnel qu’intellectuel. Celle ou celui qui en souffre est plus sensible, moins concentré, plus irritable, fera plus d’erreurs avec des sautes de concentration. En réaction à ces symptômes, le cadre stressé peut avoir recours à des excitants ou des calmants, comme le café, le tabac, les somnifères, les anxiolytiques. On rappellera que notre pays demeure le plus gros consommateur au monde quant à ces derniers.

Un stimulant, des limites, des solutions...

Le stress a ce côté positif qu’il stimule une envie de réussir, de relever un challenge, de réaliser une performance. C’est quand la frontière de l’excès pour la santé qu’il devient dangereux, avec des conséquences que l’on sous-estime à son apparition, comme des maladies cardio-vasculaires, des troubles musculosquelettiques, des dépressions, des burn-out, des suicides. Rien n’est irréversible si l’on prend conscience de son stress professionnel (par soi-même ou par une personne tiers) et que l’on emprunte quelques pistes salvatrices : la méditation, la sophrologie, la relaxation, la médecine du travail et la communication vers des personnes ressources au sein ou en dehors de l’entreprise. Pour éviter qu’une situation stressante ne s’installe durablement dans son quotidien professionnel et deviennent une souffrance au travail, il existe de multiples attitudes et gestes à adopter. Par exemple, faire de la pause-déjeuner un temps d’évasion où l’on parlera de tout sauf de travail avec des personnes que l’on apprécie, déconnecter le soir et le week-end et se consacrer là à d’autres choses que le travail, apprendre à dire non, améliorer son équilibre vie professionnelle et vie personnelle, apprendre à déléguer à un collaborateur de confiance pour se concentrer sur ses missions principales. On le voit, une bonne connaissance de soi et de son environnement sont ici un bon alliage pour performer sur le long terme sans faite face à des situations de stress intense. Dans cette complexe cohabitation entre corps et esprit, le lâcher-prise n'est pas une option : il faut s'y obliger. Débrancher, déconnecter, s'évader, se ressourcer : essentiel.

«Dans un monde biberonné à la performance débridée et à l'hyperconnexion exacerbée, le stress, source d'émulation, peut vite devenir un danger pour la santé physique et psychologique.»