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Quid de l'apprentissage pour les TPE/PME en Moselle ?

Alors que la loi de 2018 a permis de booster l’apprentissage, au point que l’objectif d’un million d’apprentis semble atteignable, plusieurs voix ont récemment remis en cause le mode de financement de l’apprentissage et ont invité à réduire le coût de cette voie de formation. L’Union des Entreprises de Proximité en fait partie. L’U2P Moselle est au diapason.

La loi de 2018 a boosté l'apprentissage sur les territoires.
La loi de 2018 a boosté l'apprentissage sur les territoires.

Comme partout dans l’Hexagone, l’apprentissage a le vent en poupe. En Moselle, le nombre d’alternants est passé de 5 731 en 2019 à 8 569 en 2022. Pour sa part, l’U2P observe que «la réforme instaurée par le président de la République au cours de sa première mandature est un succès incontestable.» Dans le département mosellan, les chiffres de progression sont les suivants sur la même période : + 0,6 %, + 4,3 %, + 8,2 %, + 9,1 %. Avant de représenter un coût pour la nation, l’apprentissage constitue d’abord un investissement permettant aux apprentis de se former à un métier et d’accéder à un emploi stable, et aux entreprises de trouver les compétences dont elles ont besoin pour pérenniser et développer leur activité.

Haro sur la réduction des coûts contrat

Ce pari gagnant-gagnant a largement contribué à la réduction du chômage ces dernières années. L’U2P interpelle : «Si des ajustements doivent être envisagés pour améliorer encore la qualité de ce mode de formation, on ne peut que s’opposer aux choix qui ont été faits ou aux pistes de changement qui sont envisagées pour l’avenir.» L'organisation patronale rassemble plus de 40 % des entreprises qui forment des apprentis. Elle indique «n’avoir jamais souscrit à la décision de réduire les coûts contrat. Les niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage sont aujourd’hui tellement faibles sur certains diplômes, qu’ils vont conduire des organismes à supprimer les formations correspondantes, fragilisant ainsi bon nombre d’entreprises qui recrutent essentiellement par cette voix. Ce ne peut être la solution.» Pour ce qui est de l’accompagnement des entreprises, l‘U2P a pris acte du passage à une aide unique de 6 000 € par contrat d’apprentissage et «ne souhaite pas que celle-ci soit remise en cause pour les entreprises de proximité.» Elle réaffirme «que l’aide à l’apprentissage doit être fléchée prioritairement vers les entreprises de moins de 250 salariés, voire de moins de 50 salarié.» Quelque 6 % des jeunes Mosellans, âgés de 16 à 25 ans sont des apprentis.

Laurent Munerot, vice-président de l’U2P, en charge de l’éducation, de la formation et de l’orientation assure : « Alors que CMA France organise aujourd’hui les premières Assises de l’apprentissage, je tiens à rappeler au nom de l’U2P que l’apprentissage est dans l’ADN des entreprises de proximité et que supprimer l’accompagnement aujourd’hui accordé à ces entreprises reviendrait à mettre en péril leur rôle essentiel dans la formation et l’insertion des jeunes et plus largement dans la croissance de l’apprentissage. N’oublions pas en effet que l’apprentissage est un investissement efficace à double titre : l’accès à l’emploi des jeunes et la lutte contre les pénuries de compétences dans les entreprises.»