Entreprises

Pas de tsunami de défaillances d’entreprises annoncé en Moselle

En Moselle, les défaillances d’entreprises restent à un niveau encore faible par rapport à celui de l’avant-crise Covid-19, mais remontent progressivement relativement à 2021. Des évolutions à prendre avec précaution, car elles cumulent des facteurs conjoncturels et fluctuants.

Les plus petites entreprises restent fragiles au cœur des incertitudes économiques.
Les plus petites entreprises restent fragiles au cœur des incertitudes économiques.

364. C’était le nombre de défaillances d’entreprises par date de jugement en cumul brut glissant sur douze mois en Moselle. Il s’agit là du chiffre le plus fort en la matière depuis celui de juin 2021, fixé à 373. Certes, la donnée monte très régulièrement depuis plusieurs mois maintenant. Mais, rien n’annonce un tsunami de défaillances, même si l’effet de la fin du «quoi qu’il en coûte» va logiquement amener un effet de rattrapage. Car, au demeurant, un nombre trop bas de défaillances ne donne pas une vision réelle de notre économie, laquelle, durant la pandémie, a été en grande partie placée sous assistance de l’État, avec le plan de relance s’y référant.

Un paysage entrepreneurial contrasté

En Moselle, on se situe encore bien loin des données relatives aux défaillances d’avant la crise. Les mêmes mois de mai 2018 et 2019 affichaient respectivement 601 et 742 défaillances. La situation du département est à mettre en perspective avec les récentes statistiques hexagonales de la Banque de France. En juillet, le nombre de défaillances était un peu supérieur à 3 000, comme globalement depuis le début d’année. En cumul sur un an - entre août 2021 et juillet 2022 -, il se porte à 34 653, soit 32,2 % par rapport à 2019, avant le début de la crise sanitaire, mais + 23,1 %. Les secteurs d’activité connaissent des fortunes diverses. Quand le nombre, toujours sur les douze derniers mois, remontent de plus d’un tiers dans l’industrie, le transport, l’hébergement et la restauration - soit parmi les secteurs particulièrement soutenus au plus fort de la crise -, d'autres, comme la construction, le commerce et la réparation automobile, les conseils et services aux entreprises, les activités financières et d’assurance limitent l’érosion.

Les micro-entreprises et les TPE impactées

À noter, les feux au vert de la branche immobilière : elle a vu en un an les défaillances de ses entités reculer de plus de 6 %. Quant aux structures touchées par les défaillances, le paysage est là aussi contrasté. Les micro-entreprises, lesquelles représentent plus de six créations sur dix, pèsent 93 % des défaillances enregistrées de l’été 2021 à l’été 2022. Cependant, la hausse constatée, + 22,2 %, n’est pas la plus importante. Ce sont les TPE qui restent les plus fragiles et les plus enclines à subir les effets d’instabilité économique : + 44,4 % de défaillances sur douze mois. Toutes ces évolutions doivent néanmoins être interprétées avec prudence. En été, le nombre de défaillances est traditionnellement faible du fait du ralentissement de l’activité des tribunaux de commerce, des mesures qui ont temporairement modifié les dates de caractérisation et de déclaration de l’état de cessation de paiements, et par la suite, des mesures de soutien en trésorerie permettant d’éviter cet état de cessation de paiements.