Initiative

Les écoliers de Thionville, salariés du futur, sensibilisés au handicap

Dans les jours à venir, la ville de Thionville et la Mission Handicap du Centre communal d’action sociale organisent des journées de sensibilisation au handicap à destination des élèves de CM2 de la commune. Une action qui nous rappelle que le handicap est présent dans toutes les strates de nos vies quotidiennes, sociale et économique. Une approche en amont, dès les bancs de l'école, n’est donc pas inutile quand on connaît le rapport du handicap au monde du travail. L’inclusion professionnelle étant loin d’être une évidence…

Éveiller les enfants à la différence. Un enjeu majeur. © : Virginie Barraud / Handicap International.
Éveiller les enfants à la différence. Un enjeu majeur. © : Virginie Barraud / Handicap International.

C’est là une remarquable action, nous dirons animée d’intelligence, comme d’autres similaires sur nos territoires, se déroulant dans nos villes et nos villages, teintée d’humanisme et de citoyenneté, faisant bouger les lignes et changer les regards. Les lundi 30 et mardi 31 mai, les 2 et 3 juin, de 9 h à 15 h, au centre multisports La Milliaire, la ville de Thionville et la Mission Handicap du CCAS organisent pour la 5e fois des journées de sensibilisation au handicap. Public ciblé : les enfants des classes de CM2 de Thionville. Ils et elles ont une dizaine d’années et vont donc participer à cette initiative, porteuse de valeurs. D'espoir et de tolérance, dirions-nous. Par les temps présents d'incertitudes en tout genre et de réflexes de repli sur soi, c'est un vecteur positif et encourageant.

La loi et son application...

Le handicap, si on ne le voit pas toujours - ou que l’on feint de l’ignorer -, est omniprésent autour de nous. On le croise, on le côtoie dans la vie de tous les jours. Il est donc essentiel d’y sensibiliser les enfants, adultes de demain. Lesquels, sont ou seront confrontés à cette véritable question sociétale. Y compris dans l’espace de leur entreprise, quand leur temps sera venu de travailler. On le rappellera, les établissements privés et publics à caractère industriel et commercial (Epic), de 20 salariés ou plus, ont cette obligation de compter 6 % de travailleurs handicapés ce qui devrait théoriquement conduire à l’emploi de quelque 600 000 travailleurs handicapés. Les dernières statistiques connues étudient l’année 2019 et recensaient 505 300 salariés bénéficiaires de l’OETH (369 800 salariés en équivalents temps plein), soit un taux d'emploi direct des travailleurs handicapés de 3,5 % (un taux inchangé depuis 2016). Selon la Dares, sur l’ensemble des 102 500 entreprises assujetties à l’OETH, 9 % n’employaient alors pas de travailleurs handicapés et versaient une contribution financière à l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph). En revanche, 81 % des entreprises assujetties à l'OETH employaient au moins un travailleur handicapé.

Le handicap à plusieurs visages...

Quant au profil des salariés bénéficiaires de l’OETH, il demeure inchangé : plus âgés que la moyenne des salariés, plus souvent ouvriers ou employés, exerçant davantage une activité à temps partiel (44 % des femmes et 19 % des hommes). Le taux d’embauche en CDI pour les travailleurs handicapés atteint 39 % des embauches. Chiffre restant moins élevé dans les entreprises de 250 à 499 (34 %). Le taux d’emploi des bénéficiaires de l’OETH varie selon la dimension et le secteur d’activité des entreprises. 3,2 % en moyenne pour les établissements comptant entre 20 et 49 salariés et 3,8 % pour ceux de 500 salariés ou plus. Chaque année, sur le total des recrutements de salariés handicapés, les embauches dans les TPE en représentent près du tiers. Alors que ces petites entreprises ne sont pas soumises à l’obligation d’embauche. On notera ces quelques données. 80 % des handicaps sont invisibles. Seuls 15 % des handicaps le sont de naissance : 85 % sont acquis au cours de la vie. Il existe une grande variété de types de handicaps : handicap moteur, sensoriel, cognitif, psychique, mental, maladie invalidante…

Des ateliers pour éveiller et sensibiliser

Le statut de travailleur handicapé peut être accordé dès lors que le handicap, quel qu’il soit, a des répercussions sur les possibilités d’exercer un emploi. Par exemple, une personne en fauteuil roulant, une personne sourde, une personne qui conserve des séquelles importantes à la suite d’un accident, une personne gravement diabétique..., mais aussi un professionnel qui devient allergique aux produits qu’il doit utiliser, un peintre dont la vision baisse de manière importante, un salarié atteint de dépression à la suite d’un burn-out, peuvent obtenir une reconnaissance de handicap. On le voit, l’action menée à Thionville avec les enfants est un enjeu important, s’adressant aux adultes de demain. Dans ce cadre, différents ateliers seront proposés aux élèves par des associations : parcours en canne blanche et déficience visuelle, déficience auditive, présentation des troubles de l’apprentissage et DYS, mise en situation de handicap en fauteuil roulant et information sur les maladies génétiques et le Téléthon, pratique du tennis de table adapté, atelier sur les troubles du spectre autistique... À Thionville, quatre jours, pour sensibiliser, échanger, comprendre. Leitmotiv : la bienveillance et l'acceptation de la différence.

Les associations partenaires :
CCité - Fédération des Aveugles d’Alsace Lorraine Grand Est, Dyslexiques de France, L’APEDA Moselle, l’Association Thionvilloise Handisport, Entreprendre en Lorraine Nord, la délégation de Moselle de l’AFM Téléthon, l’APEI Moselle, le club de Tennis de Table de Thionville. Avec le soutien du Lions Club Thionville Portes de France.