Immobilier

«Les Coteaux du soleil» : quand la pierre valorise l’humain

Le programme immobilier «Les Coteaux du soleil» est une ambition résidentielle actuellement en cours de chantier à Amnéville. Il se double d’un volet social entre la Communauté de communes Pays Orne-Moselle, le bailleur Batigère, les entreprises locales, l’association d’insertion AMLI et l’écosystème socio-économique territorial.

Lors de la visite des «Coteaux du soleil». (c) Ville d'Amnéville.
Lors de la visite des «Coteaux du soleil». (c) Ville d'Amnéville.

«Ne pas laisser tomber les personnes éloignées de l’emploi sur le territoire, tout en répondant aux besoins des entreprises en termes de recherche de main-d’œuvre.» Éric Munier, maire d’Amnéville et premier vice-président de la Communauté de communes du Pays Orne-Moselle, synthétise là un enjeu majeur de notre époque troublée, mais ne manquant pas de potentialités pour dessiner un avenir ambitieux. Plus encore en temps de crise, comme celle que nous connaissons actuellement, l’équation sociale et économique tient d’un dosage équilibré, où le volontarisme et le pragmatisme vont de pair. Voici quelques jours, Éric Munier, André Dalla Favera, son premier adjoint, ont visité le chantier Batigère d’une résidence des «Coteaux du soleil», actuellement en construction à Amnéville. Aux côtés des représentants de Batigère, du BMF et de l’association AMLI, la délégation a pris connaissance de l’état d’avancement du chantier et évoqué le dispositif de clauses sociales actionnées pour ce programme résidentiel.

Actionner le levier de l'emploi localisé

Il s’agit ici d’une construction neuve de 107 logements collectifs, dont la livraison est prévue pour octobre 2022. Programme composé d’un immeuble rez-de-chaussée + 2 étages et d’une résidence de 13 appartements T2 et T3 en accession sociale. Quant aux clauses d’insertion sociales dans ce marché public, Éric Munier les détaille : «La Communauté de communes Pays Orne-Moselle a imposé dans ce chantier une obligation en matière de personnes éloignées de l’emploi. L’insertion professionnelle en est une composante essentielle. Le public visé à travers une clause d'insertion est large : cela peut être des jeunes de moins de 26 ans sans qualification, des demandeurs d'emploi de plus de 12 mois, des bénéficiaires des minima sociaux, des travailleurs handicapés, et toute personne rencontrant des difficultés particulières dans son accès ou retour à l’emploi.» 16 bénéficiaires sont engagés dans le dispositif. À leur entrée dans le processus, 8 étaient demandeurs d’emploi de longue durée, 3 allocataires du RSA, 2 âgés de plus de 50 ans et 3 de moins de 26 ans.

Des profils variés

À l’issue d’un chemin de recrutement qui a impliqué plusieurs acteurs, ces 16 personnes ont donc commencé leur mission. Il est intéressant de regarder leurs modalités d’embauche. 10 ont été mises à disposition en intérim d’insertion, via Aide intérim Hagondange, 1 en intérim classique. 5 entreprises ont choisi l’embauche directe comme modalité (2 contrats d’apprentissage, 2 CDD et 2 CDI). Éric Munier revient sur ce point primordial : «La finalité du dispositif est d’accompagner ces bénéficiaires vers des emplois pérennes.» Dans les faits, cela a une traduction. 5 bénéficiaires en embauche directe poursuivent leurs contrats au sein des entreprises avec des opportunités d’embauche en CDI pour ceux en CDD. Sur les 10 personnes suivies par Aide intérim, 3 ont bénéficié d’une formation et 7 ont pu accéder à un emploi à la suite de leur période d’intérim (3 en CDI, 2 en CDD de 12 mois et 2 en CDD de 6 mois). Trois de ces personnes, au RSA, recherchaient une qualification professionnelle et ont pu acquérir de l'expérience dans le bâtiment.

Des bilans probants, des perspectives encourageantes

Les 16 bénéficiaires du dispositif IAE - insertion par l’activité économique - résidant dans 12 communes limitrophes du chantier Batigère, dont 3 sur le périmètre de la Communauté de communes Pays Orne-Moselle. Pour l’heure, 6 171 heures d’insertion sur les 7 361 prévues ont été réalisées, soit un taux de 84 %, 14 entreprises sont engagées sur ce chantier, dans les corps de métiers habituels intervenant sur ce type de réalisation de bâtiments, du gros œuvre aux espaces verts. Elles sont en majorité locales. En 2020, l’insertion par l’activité économique Batigère aura représentée 50 399 heures réalisées pour 328 bénéficiaires, soit 31 équivalentes temps plein (ETP). À l’issue des clauses clôturées à la fin d’année passée, sur 79 bénéficiaires au total, 32 % étaient en sorties dynamiques (emplois durables, création d’activité, emplois de transition, entrée en formation, emploi dans une autre structure d’insertion, départ à la retraite). Pour 2021, à fin avril, 203 personnes suivaient le processus pour 20 750 heures, soit 12,6 ETP. Dans cette chaîne solidaire, (re)construisant des savoir-faire et des savoir-être, on soulignera le travail essentiel de AMLI, une association loi 1908 pour l'Accompagnement, le Mieux-être et le Logement des Isolés, son action cardinale depuis 1965.

À propos de Batigère Maison Familiale

Issue de la fusion des deux sociétés coopératives d'HLM de location-attribution, «La Moselle», créée en 1924, et «Maison Familiale Lorraine», fondée en 1929, Elle a été rachetée par le groupe Batigère en 1991 et a changé de dénomination en 2015, pour s'appeler désormais Batigère Maison Familiale. La société a inauguré en novembre 2007 les quatre premiers pavillons financés en Prêt Social de Location Accession en Lorraine. Son siège est à Metz, sa directrice générale est Cécile Roussel, depuis 2013. Batigère Maison Familiale réalise des constructions neuves dans une forme d'accession sécurisée régie par une politique de vente réglementée (arrêté du 26 mars 2004) et de respect du plafond de ressources pour l'accédant.