Territoires

Le problème mondial de l’eau n’est pas déconnecté du local mosellan

Chaque 22 mars, depuis 1993, a lieu la Journée mondiale de l’eau, initiée par les Nations Unies. C’est dans ce cadre que s’inscrit la Matinée de l’Eau organisée par la délégation lorraine des Canalisateurs. Rendez-vous ce mercredi au Cescom, à Metz-Technopôle.


Plus que jamais, les comportements face à l'eau doivent prendre en compte les changements de paradigme en cours à et à venir.
Plus que jamais, les comportements face à l'eau doivent prendre en compte les changements de paradigme en cours à et à venir.

Le dysfonctionnement du cycle de l’eau compromet les progrès réalisés à l’égard de tous les grands problèmes mondiaux, qu’il s’agisse de la santé, de la faim, de l’égalité hommes-femmes, de l’accès à l’emploi, de l’éducation, de l’industrie, des catastrophes ou encore de la paix. En 2015, la communauté internationale s’est engagée à atteindre l’objectif de développement durable n° 6 dans le cadre du Programme 2030, à savoir que chacun ait accès à l’eau et à des services d’assainissement hygiéniques d’ici 2030. Nous sommes cependant bien loin d’y parvenir. Le non-respect des droits fondamentaux d’accès à l’eau et à l’assainissement freine plusieurs milliards de personnes ainsi que d’innombrables écoles, commerces, centres de soins, fermes et usines. Les impératifs sont face à nous, comme un mur : les gouvernements doivent travailler en moyenne quatre fois plus vite pour atteindre les objectifs dans les délais, mais ils ne peuvent y parvenir seuls. En effet, l'eau - et son utilisation - nous concernent tous.

Le juste prix de l'eau

Les données de l’OMS font réfléchir : les pathologies liées au manque d’eau, d’assainissement et d’hygiène entraînent chaque année la mort d’1,4 million de personnes et diminuent l’espérance de vie de 74 millions d’individus. Une personne sur quatre, soit deux milliards de personnes sur Terre, n’a pas accès à l’eau potable, près de la moitié de la population mondiale, soit 3,6 milliards de personnes, n’a pas accès à des installations sanitaires sûres. La demande en eau au niveau mondial, c’est-à-dire en matière de prélèvements d’eau, devrait augmenter de 55 % d’ici à 2050, principalement en raison d’une demande accrue de l’industrie manufacturière (augmentation de 400 %). Et il y a bien sûr, les effets, visibles, du dérèglement climatique, avec des périodes de sécheresse qui vont invariablement nous impacter et nous contraindre à revoir notre rapport à l’eau. Ce n’est pas une option. C’est dans ce contexte que la délégation lorraine des Canalisateurs, syndicat de spécialité de la Fédération des Travaux Publics (FTP) Lorraine, et qui rassemble 35 entreprises de toutes tailles de construction de réseaux d’eau, d’assainissement et de gaz, mais aussi des membres partenaires (fournisseurs), organise sa Matinée de l’Eau. Thème choisi : la sécurisation et la préservation de la ressource. L’événement verra la participation du président national des Canalisateurs, Pierre Rampa, du délégué régional Lorraine, Sébastien Streiff, d’Erik Orsenna et d’intervenants lorrains du monde de l’eau autour d’une table ronde portant sur «le juste prix de l’eau». Des interventions qui donneront assurément le ton d'un débat d'une hauteur de vue et constructif, tant par les réflexions qui s'en dégageront qu'à propos des pistes qui en sortiront pour co-construire notre futur commun. Lequel commence dès maintenant.