Le Parc Explor Wendel recherche les traces de l’immigration ouvrière mosellane

«Immigration zéro». Voilà une expression dans l’air du temps, surfant sur la vague des populismes et des pensées étriquées. Tellement aisé d’user d’allégorie verbale, désigner à la vindicte, peu au fait des réalités économiques dans lequel nous vivons, et surtout niant toute un pan de la richesse humaine hexagonale, depuis plusieurs générations : celle de ces femmes et de ces hommes qui quittèrent leur pays natal, pour venir s’installer en France. La Lorraine en est un vibrant témoignage.

Polonais, Italiens, Portugais, Marocains...

Pour simple exemple, au début du siècle dernier, les Polonais prirent comme terre d’adoption notre région, pour y faire labeur dans l’industrie minière, l’agriculture ou le bâtiment également. Ces déracinés s’adaptèrent et y construire leur existence nouvelle, traçant aux générations suivantes, le sillon à emprunter. Leur venue en Lorraine trouvait son origine dans les accords signés entre patronat français et gouvernement polonais. La France avait besoin de main-d’œuvre courageuse. On pourrait évoquer de la même veine, l’histoire de cette immigration italienne, portugaise ou nord-africaine. Notre bassin houiller est un territoire qui s’est enrichi de populations arrivées de toute l’Europe et d’Afrique du Nord.

Un travail de mémoire collective

Les compagnies minières firent appel au milieu du XIXe siècle aux années 80 à des ouvriers de l’étranger pour compléter la main-d’œuvre locale peu nombreuse. Afin de compléter ses espaces d’exposition dédiés à cette thématique, le Parc Explor Wendel recherche des photographies de ces mineurs et de leurs familles qui immigrèrent en Moselle-Est. Le projet est ici de créer dans le Musée des Mineurs une galerie de portraits qui représentent ces parcours de vie. Appel est lancé aux particuliers possédant des clichés de leurs parents, grands-parents, arrière-grands-parents… qui quittèrent la terre de leur enfance pour venir travailler dans les mines de charbon mosellanes. Ne l'omettons jamais : l'immigration, comme le multiculturalisme, est assurément une chance. À la condition de savoir saisir toute la richesse humaine et culturelle de cette diversité.

Pour faire parvenir les photographies :
- Par mail : l.gigault@musee-les-mineurs.fr
- Contact par téléphone : 03.87.87.08.54