Le mécénat culturel relève la tête

Les dépenses en mécénat culturel se sont accrues l’an dernier, après la chute brutale de 2010. L’Admical, qui regroupe les entreprises mécènes, tente de promouvoir des pistes, pour encourager cette tendance.

Après une chute importante en 2010, les dépenses en mécénat culturel ont augmenté cette année à en croire l’Admical, l’association des entreprises qui pratiquent le mécénat.
Après une chute importante en 2010, les dépenses en mécénat culturel ont augmenté cette année à en croire l’Admical, l’association des entreprises qui pratiquent le mécénat.
Après une chute importante en 2010, les dépenses en mécénat culturel ont augmenté cette année à en croire l’Admical, l’association des entreprises qui pratiquent le mécénat.

Après une chute importante en 2010, les dépenses en mécénat culturel ont augmenté cette année à en croire l’Admical, l’association des entreprises qui pratiquent le mécénat.

«Donner des idées, inspirer …» C’est l’objectif que s’est fixé l’Admical, l’association des entreprises qui pratiquent le mécénat, qui vient de faire le point à Paris. «La crise avait poussé les entreprises à aller vers le secteur du social, et vers des actions qui donnent des résultats rapides», explique Bénédicte Menanteau, déléguée générale d’Admical. D’après les chiffres fournis par l’association, en 2010, le mécénat culturel avait enregistré une baisse spectaculaire, à 380 millions d’euros. En 2011, la tendance s’est améliorée : l’Admical estime à près de 500 millions d’euros les sommes investies dans ce domaine. «Les entreprises se réapproprient le sujet», constate Bénédicte Menanteau. Autre tendance, les entreprises préfèrent investir dans l’aide au public, finançant par exemple des visites de musées à des habitants d’un quartier défavorisé, plutôt que dans la création, en appuyant le projet d’une compagnie théâtrale d’avant-garde. Par ailleurs, les grandes structures culturelles attirent plus les mécènes. A contrario, si ce sont les grandes entreprises qui ont «montré la voie», explique Bénédicte Menanteau, ce sont aujourd’hui les PME qui sont les plus actives – en nombre – dans le mécénat culturel.

Intérêts territoriaux

Mais la crise est là, qui encourage la recherche de méthodes de fonctionnement astucieuses, à l’heure où tous les budgets se resserrent. Plusieurs intervenants rapportent leurs expériences pour plus d’efficacité. A Amiens, par exemple, Gilbert Fillinger, directeur de la Maison de la culture, a créé un club d’entreprises. Ce dernier compte 17 sociétés qui soutiennent les activités de cette maison pluridisciplinaire (arts plastiques, cinéma, spectacle vivant). «Dans une ville de 180 000 habitants, les gens ont besoin d’attirer des cadres, de renforcer les attraits de la culture», explique Gilbert Fillinger. C’est donc la logique de proximité territoriale qui prime et qui fonctionne. De plus, «à la Maison de la culture, les entreprises apportent leurs clients, leur public», ajoute-t-il. Pour que le club d’entreprises fonctionne à plein, «il semblait important que les gens s’impliquent autour de la maison, réceptacle de la création, en leur donnant une autonomie. Le club a un président, qui anime certaines activités qui lui tiennent à coeur », précise Gilbert Fillinger.

Un projet commun

L’association Entorse, elle, mise sur la participation des forces vives des entreprises. Née en 2006, la structure «s’est donné comme objectif de faire se rencontrer le monde du sport et celui de la culture», explique Julien Carrel, son codirecteur. L’association, qui organise des événements (expositions, spectacles…) recourt au mécénat par projet. «Par exemple, nous avons monté l’exposition Sport factory, dans la gare Saint Sauveur de Lille», illustre Julien Carrel : les visiteurs pouvaient escalader un mur d’escalade, sur lequel était inscrit en relief «le réel, c’est impossible». Le résultat d’une collaboration entre l’imagination d’une artiste plasticienne et le savoir-faire technique d’une entreprise qui réalise ce type d’équipements.

L’auto-mécénat

Autre forme nouvelle de mécénat culturel : l’auto-mécénat, présenté par Khalila Hassouna, chargée de développement de la toute jeune fondation «Ateliers d’Art de France», créée par le syndicat professionnel des métiers art et qui dispose d’une dotation initiale de 200 000 euros. «La fondation est entièrement dédiée aux métiers d’art. C’est particulièrement innovant : les bénéficiaires, les métiers d’arts, sont à l’origine du projet de fondation», explique Khalila Hassouna. A l’en suivre, point de conflit d’intérêt : «les artisans d’art qui participent à la gouvernance ne peuvent participer ou recommander des candidats», précise-t-elle. La fondation recherche des mécènes. «Pour l’entreprise, le point de rencontre se fait autour de la technique, de la matière… Nous construisons aussi des projets avec d’autres fondations culturelles, par exemple celles qui soutiennent les artisans sous l’angle de la commercialisation», précise encore Khalila Hassouna. Bref, une recherche de complémentarité entre mécènes.