Mobilité urbaine

La voiture au travail autrement

Transports publics, location de voiture, vélo, marche, taxi. Autant d’alternative au tout voiture. Parmi ces autres moyens figure l’autopartage. Encore mal connu, il peut présenter bien des avantages pour une entreprise et ses collaborateurs. Une intéressante expérimentation est menée en ce sens dans le périmètre de la Communauté de communes de Sarrebourg-Moselle Sud. Décryptage d’une démarche écolo-pratique. Plus qu'une tendance, un changement de paradigme.


L'autopartageur, un profil jeune et urbain.
L'autopartageur, un profil jeune et urbain.

Ces derniers mois, des études successives sur la mobilité montrent une baisse de l’usage de la voiture. Les confinements et le télétravail ont entraîné ce repli. Mais cette modification des habitudes dépasse le seul cadre du contexte de la crise, car observée avant mars 2020. Si les automobilistes se servent moins de leur véhicule, cela se fait en faveur de nouveaux modes, plus collectifs. Parmi ceux-ci l’autopartage. Encore peu connu des usagers, il s’agit ici d’une mise en commun au profit d’utilisateurs d’une flotte de véhicules de transport terrestre à moteur. Chaque abonné peut accéder à un véhicule sans conducteur pour le trajet de son choix et pour une durée limitée.

Avantages pour l'entreprise

Le dispositif peut être porté par des particuliers, une association, une entreprise, une coopérative. Le principe : l’usage davantage que la possession de la voiture. Dans notre pays où la voiture est reine et culturelle, c'est une révolution. Ce système est une alternance à un véhicule peu utilisé. C’est justement cet autopartage qui est actuellement expérimenté dans le giron de la Communauté de communes de Sarrebourg-Moselle Sud, via le dispositif Citiz Pro, lequel permet d’accéder à une voiture libre-service 24h/24, pour une heure, une journée, voire plus. Il suffit là de réserver, ouvrir la voiture avec un badge ou un smartphone puis de rouler. Pour une entreprise, c’est le moyen de faire des économies en réduisant sa flotte ou en évitant l’achat d’un véhicule supplémentaire. Planning en ligne, accès aux voitures en libre-service, gestion des véhicules, Citiz Pro prend en charge l'ensemble du process, de la gestion à l’entretien des voitures.

Adapté au TPE

L’autopartage se présente comme un service répondant aux besoins ponctuels de l’entreprise en mariant économie et écologie. Les TPE peuvent y voir là un réel avantage. Elles s’insèrent souvent dans un tissu urbain dense, privilégiant les transports en commun, rendant le coût d’un véhicule élevé (temps de déplacement, entretien, parking, verbalisations). Dans son quotidien, la TPE a des besoins de mobilité non réguliers, peu programmables au départ de l’entreprise. En somme, une gestion demandant flexibilité et adaptabilité. Avec des déplacements parfois de personnes ou de matériel n’excédant pas quelques heures, éventuellement à des horaires décalés par rapport aux horaires habituels de bureau. C’est le type d’entreprises dédiées aux expérimentations novatrices, dont l’autopartage fait partie. Citiz Pro repose sur la garantie d’accès «en 3 clics», avec une réservation à l’avance ou à la dernière minute. Pratique pour se rendre à une réunion. Également, un abonnement avec tarif préférentiel est offert aux salariés de la société pour leurs utilisations privées les soirs et les week-ends.

. Pour aller plus loin sur le réseau Citiz Pro de l’intercommunalité Sarrebourg-Moselle Sud : Thibaut Reitzer, chargé de mission mobilité durable à la CCSMS (03.87.03.05.16 - t.reitzer@cc-sms.fr).

Qui sont les autopartageurs ?

Plusieurs enquêtes ont défini le profil type de l’autopartageur. Âgé en majorité de 30 à 49 ans, actif travaillant à temps plein. Généralement diplômé (au minimum du bac), gagnant de moins de 1 500 € net par mois à 3 000 €. Les abonnés d’un service d’autopartage seraient donc des actifs urbains de moins de 55 ans, très attentifs à leur budget consacré au transport. 60 % d’entre eux résident dans leur commune d’emploi ou d’études. 25 % à moins de deux kilomètres de leur lieu de travail ou d’études. La moitié à moins de cinq kilomètres. 70 % habitent dans le ville centre de leur agglomération. Quand 38 % des Français résident à moins de cinq kilomètres de leur lieu de travail ou d’études, ils sont 50 % chez les autopartageurs. 11 km : c'est le distance moyenne des déplacements domicile-travail des Français.