Entreprises

La Moselle, levier territorial du soutien de l'U2P à l'économie de proximité

Parmi les réactions patronales au discours de politique général du Premier ministre, Gabriel Attal, celle de l’Union des entreprises de proximité (U2P). Laquelle si elle se dit globalement satisfaite, notamment quant à ce qui tend à mieux valoriser le travail des indépendants, elle note toutefois plusieurs points perfectibles. En Moselle, l’U2P fait entrer dans son champ plus de 36 000 entreprises de l’économie de proximité.

Le ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Bruno Le Maire, intervenant lors de l’alternance à la présidence de l’U2P. © U2P.
Le ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Bruno Le Maire, intervenant lors de l’alternance à la présidence de l’U2P. © U2P.

Le 25 janvier, l’Union des entreprises de proximité a changé de président. Depuis 2021, l’organisation patronale était dirigée par Dominique Métayer, artisan maçon et ancien vice-président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb). Les statuts de l’organisation interprofessionnelle prévoient une présidence tournante, passant tous les quatre ans et à tour de rôle, au représentant de chacune des organisations membres. Cette année, c’est Michel Picon, président de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL) qui succède à Dominique Métayer. Il est le premier représentant des professions libérales à diriger l’U2P. Agent général d’assurances au Grau-du-Roi depuis 1979, Michel Picon était aussi et jusqu’à présent vice-président délégué de l’organisation dont il prend la présidence et connaît bien le fonctionnement. En charge des dossiers économiques, il a participé récemment à la construction de l’accord interprofessionnel sur l’assurance chômage ou encore à la réforme de France Travail.

Un maillage territorial dense

L’U2P est l’une des trois organisations patronales interprofessionnelles françaises, avec le Medef et la CPME. Elle représente trois millions d’entreprises de proximité et des professions libérales, soit les deux tiers des entreprises hexagonales, réunissant cinq organisations : la CAPEB (bâtiment), la GGAD (alimentation et hôtellerie-restauration), la CNAMS (fabrication et services), l’UNAPL (professions libérales) et la CNATP (travaux publics et paysages). Elle fédère un réseau de 120 organisations professionnelles nationales et 110 U2P territoriales. Avec cette mission de représenter et défendre l’économie de proximité en faisant entendre la voix de celle-ci, afin que les lois et les mesures gouvernementales répondent au mieux à ses besoins. En Moselle, l’U2P, présidée par Sévérine Stano, concerne plus de 36 000 entreprises entrant dans son champ de compétences. C’est dans ce contexte qu’est intervenu la déclaration de politique générale du Premier ministre, Gabriel Attal, le 30 janvier.

«La valeur travail»

En réaction, l’U2P «salue un discours offensif en faveur du travail, de l’indépendance et de la souveraineté.» L’organisation patronale poursuit «au nom des chefs d’entreprise et en particulier des artisans, commerçants et professionnels libéraux qui sont parmi les forces vives du pays et qui «ne comptent pas leurs heures» , l’U2P soutiendra plusieurs orientations qu’elle juge favorables et souhaitera participer à leur concrétisation aux côtés du gouvernement.» Elle met l'accent sur le travail : «Tout ce qui favorisera le travail, qui permettra à ceux qui travaillent de vivre dignement de leur activité, et qui libérera l’activité économique sera accompagné par l’U2P : l’obtention de meilleurs droits à retraite pour les travailleurs indépendants doit être mise en œuvre ; le rapprochement entre le cursus éducatif et la préparation de la vie active, à l’instar du stage de 15 jours en classe de seconde, doit être poursuivi ; la simplification radicale des obligations (administratives, sociales, environnementales…) qui pèsent sur les TPE et PME doit absolument être confirmée ; la responsabilité budgétaire, indispensable à la croissance et au maintien d’un bon niveau de protection sociale, doit être engagée ; le cap d’un million d’apprentis à l’horizon 2027 doit être maintenu.»

«Travailler en concertation»

Quelques bémols cependant : «L’U2P alerte sur la volonté gouvernementale de confier à chaque entreprise le soin de négocier les règles les plus appropriées. Une TPE n’est pas armée pour cela et a au contraire besoin de se référer aux règles définies par la branche professionnelle. De même, si l’on peut souscrire à l’objectif de débureaucratiser la France, les projets de suppression des règles applicables à certaines activités en vue de libérer l’accès à ces professions, nécessiteront de travailler en concertation étroite et de trouver un accord avec les professions concernées. Enfin l’U2P espère vivement que l’ambition affichée par Gabriel Attal au nom de son gouvernement se traduira aussi par la volonté de réorganiser les règles de la représentativité patronale, de sorte que l’immense majorité des entreprises, celles qui emploient moins de 11 salariés, ne soient plus victimes d’un déni de démocratie sociale au terme duquel les représentants des plus grandes entreprises prennent les décisions au nom de toutes les autres.»

Une nouvelle présidence dans un contexte économique incertain 
La prise de fonction de Michel Picon à la tête de l'U2P intervient dans un contexte marqué par une crise économique, sociale et de l’énergie qui touche particulièrement les TPE, les entreprises de proximité, les professionnels libéraux. Les dossiers en cours sont d’importance : réformes du travail, chantier de la simplification, mise en place de la réforme de l’assiette sociale des indépendants,… De son côté, l’UNAPL se réunira en assemblée générale extraordinaire le 14 février prochain, afin d’élire son nouveau président. À l’issue de son élection, Michel Picon a déclaré : «Servir l’UNAPL pendant toutes ces années a été un honneur pour moi et je tiens à remercier l’ensemble des équipes qui m’ont accompagné. Le mandat qui s’achève pour moi a été traversé de moments difficiles et douloureux avec la crise sanitaire et ses conséquences. Grâce à notre détermination et au formidable pouvoir d’adaptation des professions libérales, ces bouleversements ne nous ont pas empêchés d’obtenir de grandes avancées. Je pense notamment à la loi dédiée aux indépendants, à la mise en place des indemnités journalières, à la réforme des retraites ou encore à la relance du dialogue social. C’est riche de ces aboutissements que je rejoins l’U2P, tout en gardant un lien étroit avec l’UNAPL, afin de poursuivre la modernisation et la transformation de nos entreprises de proximité.»