PGE

La CPME 57 demande le report des remboursements

Dans la foulée de sa fédération nationale, la CPME de Moselle demande la prorogation d’un an du différé du prêt garanti par l’État pour les entreprises le demandant. Avec un argument choc : l’échéance d’avril ne pourra être honorée par nombre de sociétés.

Le CPME 57 monte au créneau pour soutenir les TPE et PME du territoire.
Le CPME 57 monte au créneau pour soutenir les TPE et PME du territoire.

Les premières échéances de remboursement des PGE interviendront au mois d’avril prochain. D’après une étude publiée par l’Insee, 84 % des entreprises ont eu recours à une ou plusieurs aides gouvernementales pour surmonter la crise. Or, contenu du contexte et des incertitudes liées, en écoutant les dirigeants concernés, il s’avère que les TPE et PME ne pourront pas dégager une rentabilité suffisante pour rembourser leurs prêts. C’est le sens de la communication de la CPME 57, qui a le mérite de la clarté. Un soutien au monde économique mosellan.

«Pour rembourser les prêts consentis et notamment le prêt garanti par l’Etat, les entreprises devront dégager une rentabilité supérieure à celle précédant la période actuelle. Or, les premières échéances interviendront à compter du mois d’avril 2021.

Le contexte sanitaire ne permet malheureusement pas un fonctionnement normal de l’économie française et beaucoup d’entreprises restent à la peine. Imaginer qu’elles dégagent à très court terme une rentabilité supérieure est illusoire. Bien au contraire, pour un grand nombre d’entre elles, les difficultés s’accumulent et la trésorerie comme les fonds propres sont au plus bas.

Dans ce contexte, il convient de tout faire pour que le différé de remboursement initial du PGE d’une durée initiale d’un an soit effectivement prorogé d’un an supplémentaire pour les entreprises qui en font la demande. Dans la pratique, la décision d’accorder ou non ce délai, portant ainsi le différé de remboursement à 2 ans, appartient aux banques. Il apparaît aujourd’hui que certaines font preuve de frilosité. La CPME les appelle donc à ne pas abandonner les entreprises au milieu du gué.

Il serait cohérent que ce différé supplémentaire d’un an soit de droit, a minima pour les entreprises continuant à faire l’objet d’une fermeture administrative ou celles dont l’activité dépend de ces secteurs. Et si de nouvelles restrictions sanitaires devaient intervenir, on n’échapperait pas à une réflexion plus large sur une nouvelle prolongation du différé de remboursement. Au-delà, la Confédération des PME souhaite, dès à présent, que les entreprises puissent regrouper toutes les dettes et créances accumulées, via un « prêt consolidation » garanti par l’Etat et amortissable sur une durée de 10 ans, ainsi que cela se pratique en Allemagne. Proposer un outil de refinancement est indispensable pour permettre aux entreprises viables de rebondir et d’éviter qu’elles ne se fracassent contre un mur de dettes infranchissable. »