Territoires

La CMA Moselle organise ses 3e Rendez-Vous de la Reconversion

Tout quitter pour changer de vie… Beaucoup de salariés l’aspirent. Surtout depuis la crise du Covid-19, qui a interrogé la valeur travail et, par effet de ricochet, accélérer «les envies d’ailleurs» des actifs. Pour celles et ceux intéressés par une voie de reconversion porteuse de sens, l’artisanat est une passerelle de rebond. Les prochains Rendez-Vous de la Reconversion de la CMA Moselle le 17 avril sont ici un facilitateur pour encourager la démarche.

En quête de sens, de plus en plus de salariés se tournent vers des reconversions dans l'artisanat.
En quête de sens, de plus en plus de salariés se tournent vers des reconversions dans l'artisanat.

Selon une étude réalisée par l'IFOP en avril 2023, 87 % des salariés se disaient prêts à changer de métier. Pour autant, si les chiffres indiquent que la reconversion professionnelle n’est plus un tabou, il est difficile de conclure qu’elle gagne véritablement du terrain : si les intentions sont là, elles ne se concrétisent pas forcément. Sur les 31 % de cadres portant un projet de reconversion, seuls 8 % ont entamé des démarches, soulignait une étude de l'Apec en 2022. Dans 6 cas sur 10, ces reconversions n’étaient pas radicales : les cadres s’orientaient majoritairement vers un métier proche de leur métier actuel. Cela découle en partie «du sentiment de difficulté associé à la reconversion», exposait l’étude. À ce titre, une majorité de cadres (56 %) considère que se reconvertir n’est pas une démarche aisée. Même si le mot reconversion revêt aujourd’hui plusieurs définitions, un faisceau d’études ont été réalisées pour tracer le nombre de transitions professionnelles. Selon une étude du Cereq publiée en février 2022, environ deux millions d’actifs français auraient changé de métier ces cinq dernières années. Un chiffre à prendre avec précaution puisqu’il inclut à la fois des changements de métier et des changements de statut (salariés devenus indépendants, non-cadres devenus cadres…).

Une volonté et des freins

L’organisme France Compétences s’est également penché sur la question : d’après son étude conduite en 2021 sur les reconversions réalisées au cours des cinq années précédentes, 17 % des salariés du privé auraient réalisé une reconversion active et volontaire (en engageant personnellement des démarches). La multiplication des dispositifs d’aide à la reconversion - CPF en tête - mais aussi des formations continues n’y est pas pour rien. Le point commun de l’ensemble de ces profils, c’est qu’ils souhaitent améliorer leurs conditions de travail. D’après l’étude de l’IFOP, les raisons principales qui les encouragent à changer de carrière, quel que soit leur âge : obtenir un meilleur équilibre vie pro/vie perso (17 % des réponses) et exercer un métier moins stressant (12 %). À ces enjeux, s’ajoute celui de la quête de sens, de plus en plus cité par les salariés. Un nombre croissant d’actifs évoque une volonté d’agir en faveur de la transition écologique et sociale, donc de faire de leur travail un outil de transformation de la société. Dans cet élan, il n'est pas surprenant de voir des salariés se tourner vers des reconversions vers l’artisanat, porteur de valeurs. Les métiers de la main et du faire ont le vent en poupe. Des raisons qui se confrontent toutefois à plusieurs freins : la peur du risque – souvent liée à l’éventuelle perte de salaire qu’un changement de poste supposerait - mais aussi la modification de leur représentation sociale, à laquelle certains cadres sont attachés.

Un changement de paradigme

Avec l’évolution du travail et la précipitation de l’obsolescence des compétences qu’elle engendre, la montée en puissance de l'intelligence artificielle, les transitions professionnelles pourraient-elles s’imposer d’elles-mêmes dans les années à venir ? les précédentes générations ont, elles aussi, connu des changements radicaux, souvent au titre de la transformation digitale, sans pour autant avoir recours à la reconversion. Ce qui va changer, c’est plutôt notre rapport aux changements. Ces derniers seront vus plus positivement. Quoi qu’il en soit, c’est le marché du travail qui continuera de donner le ton, les aspirants à la reconversion étant forcément plus nombreux à vouloir passer du fantasme à la réalité lorsqu’il subsiste une forte tension en matière de recrutements. Avec l’évolution des mentalités, on peut quand même supposer que les reconversions professionnelles pourraient, à l’avenir, être davantage choisies que subies. À condition, toutefois, que les actifs acceptent d’être acteurs de leur employabilité et que les entreprises adaptent leur stratégie RH à ce nouveau paradigme.

Attrait pour l'artisanat

Beaucoup de cadres du tertiaire ou jeunes diplômés ne se retrouvent plus dans l’univers professionnel qu’ils ont choisi. Une volonté de redonner du sens à son travail émerge et prend de plus en place dans l’esprit de ces catégories professionnelles. Plusieurs facteurs entrent en jeu : un marché du travail moins dynamique, le manque de perspective d’évolution de carrière, la défiance rejet du management ou encore l’envie de travailler avec ses mains. Les métiers manuels d’artisanat représentent aujourd’hui un domaine qui allie loisir et travail à la fois mais surtout, qui permet un changement de vie radical et de relancer sa carrière professionnelle. Aujourd’hui, un quart des créations ou reprises d’entreprises artisanales est fait par des cadres seniors ou de jeunes diplômés du supérieur. Dans ce contexte et face à ce panorama, les 3e Rendez-Vous de la Reconversion organisés par la CMA Moselle trouvent tout leur sens. Ils se dérouleront le mercredi 17 avril au sein de son Espace Conférences Pierre Streiff, de 12 à 17 h. La session permettra de faire se rencontrer en un seul lieu les personnes intéressées par un projet de reconversion dans l’artisanat, les exposants et conseillers experts de la chambre consulaire.