Sciences

La Chaire Photonique, outil d’excellence mosellan

La Chaire Photonique vient de mettre au point, dans le cadre d’une collaboration internationale, un laser ultra performant. Quand la lumière entre dans nos vies de tous les jours, au carrefour de la recherche et de l'innovation. 

Les formidables potentialités de la lumière au service du progrès et des technologies optiques.
Les formidables potentialités de la lumière au service du progrès et des technologies optiques.

En préambule, retour sur la genèse et l’application d’une réussite de haute technologie lorraine. La Chaire Photonique est une structure créée en 2017 au sein du Campus de Metz de CentraleSupélec et faisant partie du laboratoire LMOPS (Laboratoire Matériaux Optiques, Photonique et Systèmes) - laboratoire dont CentraleSupélec partage la tutelle avec l’Université de Lorraine -. La Chaire Photonique est à ce jour l’unique Chaire en France dédiée à la photonique, c’est-à-dire la science et les technologies relatives à la lumière. Une entité unique par son financement multi-partenaires, impliquant un grand groupe industriel AIRBUS (GDI Simulation), l’Union Européenne (FEDER ou Fonds Européen de Développement Régional), l’État, la Région Grand-Est, le département de la Moselle et Metz Métropole. La photonique est considérée par la Commission Européenne comme l’une des cinq technologies-clés («Key Enabling Technologies» ou KET) dans le cadre du programme H2020.

Une prouesse internationale

Ce 1er mars 2021, la Chaire Photonique a annoncé avoir mis au point, dans le cadre d’une collaboration internationale entre le laboratoire LMOPS, l’Université de Yale (USA), Trinity College Dublin (Irlande), Imperial College (London) et Nanyang University of Technology (Singapour) un laser générant plus de 250 trillions (un milliard de milliards) de nombres aléatoires par seconde. Le précédent record de 560 milliards de nombres aléatoires par seconde était d’ailleurs détenu par la Chaire Photonique en 2014. Publiée dans la revue internationale Science2, cette nouvelle découverte exploite la dynamique complexe de la lumière générée par une diode de lasers spécifiquement fabriquée par NTU (Singapour), dont le design et l’étude du comportement dynamique ont bénéficié d’une collaboration internationale impliquant Yale University, Trinity College Dublin, Imperial College London et la Chaire Photonique de Metz.

L'information, les communications, la santé

Selon Marc Sciamanna, professeur, directeur de la Chaire Photonique et spécialiste de la dynamique complexe des lasers, «la photonique s’inscrit dans une démarche innovante où la lumière ne sert plus uniquement à communiquer l’information mais aussi sert à calculer, stocker et sécuriser l’information.» Soutenant la Chaire Photonique depuis 2017 par le biais d’une convention, le département de la Moselle s’inscrit comme l’un de ses partenaires privilégiés de cette probante découverte. Concernant plus de 750 entreprises en France, la photonique reste un domaine scientifique peu abordé dans les formations de nos universités et de nos écoles d’ingénieurs. Elle vise à réconcilier les besoins de plus en plus importants pour le traitement de l’information, les sciences et les technologies, avec les formations scientifiques de haut niveau. Elle est assurément un élément original dans le décorum de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Une Chaire d’utilité publique

Les communications à très haut débit entre les villes, les continents, mais aussi entre les habitations, au sein d’une habitation ou entre des composants sont réalisées par des fibres optiques dans lesquelles est guidé un rayonnement laser. Les imprimantes, souris optiques, écrans d’ordinateurs, caméras utilisent des technologies combinant électronique et optique. Le diagnostic précoce de nombreuses maladies est aujourd’hui rendu possible par le développement des techniques d’imagerie médicale utilisant les technologies optiques. Plusieurs maladies notamment en dermatologie et en ophtalmologie sont soignées par des faisceaux lasers.