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L’embellie de l’artisanat du bâtiment passe par la Moselle

La note de conjoncture de la rentrée de la Capeb confirme les bons augures du bâtiment entrevus depuis plusieurs mois. L’activité de l’artisanat du bâtiment recouvre le niveau de 2019, avant la crise. En Grand Est, la donne est la même. Zoom sur les trésoreries, les carnets de commandes, les prix et les difficultés d’approvisionnement. Les professionnels mosellans pourront se situer quant à ce panorama national et régional.

Bien orientée, l'activité de l'artisanat du bâtiment doit cependant composer avec un contexte incertain.
Bien orientée, l'activité de l'artisanat du bâtiment doit cependant composer avec un contexte incertain.

Les chiffres des notes de conjoncture convergent dans le même sens : l’activité du bâtiment a le vent dans les voiles et a retrouvé le cap de l’avant-crise. La note conjoncturelle de la Capeb en ce mois de septembre ne laisse aucune ambiguïté sur cette reprise, données et graphiques à l’appui. Au regard de la situation en Grand Est, la donne est similaire : le deuxième trimestre 2021 enregistre, par rapport au même trimestre de l’année précédente, une hausse de + 36 % de son activité. Bémol toutefois : cette embellie doit être pondérée au regard du contexte incertain quant à la crise sanitaire et à l’envolée des prix des matières premières. Deux éléments viennent se conjuguer, auxquels les entreprises artisanales du bâtiment doivent s’adapter : le rattrapage des chantiers accumulés pendant les périodes de confinement et la forte demande des particuliers.

Les carnets de commandes. Ils représentent 111 jours de travail au 2e trimestre 2021 (soit 39 jours de plus pour le Grand Est qu’un an auparavant). L’entretien-rénovation et la construction neuve portent cette bonne tendance, laquelle est constatée pour tous les types d’entreprises.

Les besoins en trésorerie. 4 % des entreprises font état de besoins de trésorerie (contre 30 % au même trimestre 2020), dont 44 % d’entre elles déclarent un besoin supérieur à 10 000 €. Le montant moyen atteint 14 000 € (contre 23 000 € un an auparavant).

Les prix et les coûts des matériaux. 86 % des entreprises ont constaté une hausse significative dans la menuiserie-serrurerie. Contre 81 % dans la couverture-plomberie-chauffage, 80 % dans l’aménagement-décoration-plâtrerie, 73 % dans la maçonnerie et 57 % dans l’électricité. Pour rappel, le cours des métaux depuis un an : + 66,7 % pour l’aluminium, + 94,6 % pour le cuivre, + 50,5 %. Les prix de vente sur un an : + 0,9 % pour les matériaux de construction et les céramiques, + 1,6 % pour le béton prêt à l’emploi, + 17,3 % pour les produits sidérurgiques et ferroalliages.

L’approvisionnement. Relativement à la hausse du prix des matériaux, 57 % des entreprises ont subi des difficultés d’approvisionnement. Conséquences : 67 % déplorent des retards ponctuels de chantiers, 24 % des retards plus prononcés. 29 % ont été contraintes de changer de distributeurs et 19 % ont utilisé des matériaux de substitution.


Du côté de l’emploi
18 % des entreprises artisanales du bâtiment ont cherché à embaucher au cours du 1er semestre 2021 et 14 % y sont parvenues. Les données pour la même période 2020 étaient de 5 % et 4 %, pour 2019 de 19 % et 11 %, pour 2018 de 20 % et 13 %. En juillet 2021, 85 % des entreprises prévoyaient de maintenir l’emploi à son niveau actuel au second trimestre contre 94 % au second semestre 2020. 14 % pensaient embaucher des salariés supplémentaires (4 % en 2020, 13 % en 2019 et 14 % en 2018). Enfin, 1 % des chefs d’entreprise envisageaient de licencier ou de ne pas renouveler les contrats au second semestre 2021.