Formation

L’Afpa de Metz expérimente la formation de l’Usine du Futur

Le centre Afpa de Metz fait partie de trois établissements en France expérimentant une formation entièrement dédiée à l’industrie 4.0 et aux process axés sur l’innovation. Elle entre dans sa dernière phase transitoire avant son processus d’homologation par le ministère du Travail d’ici quelques mois. Son formateur référent Antonio Frongia nous parle des contenus, des perspectives et des potentialités. Quand il est courant de dire que huit emplois sur dix de 2030 sont à inventer, ceux émanant de cette formation en font assurément partie.

«L'informaticien industriel est amené à maîtriser des machines de plus en plus interconnectées et intelligentes», observe Antonio Frongia, formateur en informatique industrielle.
«L'informaticien industriel est amené à maîtriser des machines de plus en plus interconnectées et intelligentes», observe Antonio Frongia, formateur en informatique industrielle.

«Il est certain, pour envisager de rejoindre la formation, le préalable est d’avoir une attirance forte pour les outils et l’environnement informatiques et numériques», explique Antonio Frongia, formateur référent en informatique industrielle. Cette formation dont il parle porte une dénomination : «développeur intégrateur d’applications numériques pour l’industrie - informaticien industriel -». Abréviation : «DIANI - II». Elle a été lancée, à partir des besoins des entreprises des territoires, en 2019. Le centre Afpa de Metz est l’un des trois en France comme pionnier en la matière, avec ceux de Vénissieux et de Mantes-la-Jolie.

La rencontre du virtuel et du réel

C’est un élément majeur de la branche industrielle, dans les secteurs de la sidérurgie, de l’agroalimentaire, de la chimie ou encore de la pharmaceutique : l’informaticien va devenir la pierre angulaire, le rouage moteur de l’Usine du Futur/Industrie 4.0 qui intègre de nouvelles machines de plus en plus interconnectées, intelligentes et adaptatives et une numérisation tout au long du cycle de vie du produit. Ainsi, l’industrie fera de plus en plus appel aux réseaux, aux outils informatiques, à l’internet. Une industrie connectée et virtuelle qui rencontre le monde réel grâce à l’informatique, la numérisation et la mise en réseaux d’objets connectés. Face à cette innovation, il y a déjà, et encore plus demain, besoin de personnel de haute technicité et de compétences. C’est ici l’ADN de ce produit de formation expérimenté à l’Afpa de Metz tendant à l’amélioration de la performance industrielle. On ne peut plus opportun dans un département, une région imprégnés de sceau des valeurs, de l’histoire, des savoir-faire et des savoir-être industriels. Antonio Frongia poursuit : «L’informaticien industriel a ce rôle d’interconnecter des équipements matériels et logiciels d’un atelier de production, réseau, cybersécurité, objets connectés. Il s’agit d’adapter et de mettre en œuvre une application informatique au service de l’industrie, dans le but d’améliorer celle-ci.»

Au bout de la formation, l'emploi durable

Ils sont actuellement huit élèves à suivre le cursus pour la formation qui débute ce 6 février. Elle durera dix mois, jusqu’en décembre, en quatre modules et une période en entreprise de douze semaines. Avant la préparation de l’examen et le passage devant un jury de professionnels. Antonio Frongia détaille le profil des potentiels candidats : «Les profils sont variés, à partir d’un diplôme ou un titre professionnel de niveau 5 (DUT/BTS) technique de préférence, en informatique ou en automatisme, ou une expérience professionnelle dans le développement d’applications d’informatique ou d’automatisme. Bien sûr, cette formation est mixte. Il n’y a pas d’âge prérequis. Elle s'insère bien dans les parcours de reconversion.» Depuis la genèse de cette formation, une vingtaine d’élèves l’ont suivi. Avec cette performance d’insertion : «Comme elle émane directement des demandes des industriels, ceux qui décrochent la validation par une attestation de formation - équivalente à une licence pro - sont rapidement embauchés.» Après des informations collectives les 16 et 31 janvier, le centre Afpa en animera une prochaine, le lundi 20 février, à 9 h, dans ses locaux. Antonio Frongia conclut : «Comme il s’agit, pour l’heure, d’une formation expérimentale, elle a des aspects perfectible, ce qui rend ce travail passionnant et motivant. En somme, j'apprends avec mes élèves.» Dans quelques mois, cette phase transitoire devrait se muer en reconnaissance officielle par les instances. Alors, l’attestation deviendra diplôme entrant dans le giron des titres validés et référencés par le ministère du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion.

De prototype, la machine est amenée à se muer en outil utilisable au sein des entreprises industrielles.