Gazettescope

Gazettescope : le travail, mais dans quel sens ?

Le Graal. L’Eldorado. Mais de quoi parle-t-on ? De quelle enviée et insaisissable conquête ? Du bonheur au travail ! Être heureux dans son emploi ? Pas si compliqué. On nous le jure. La preuve, ci-dessous. Vive la positive attitude. À cultiver et à essaimer, en entreprise et ailleurs.

Vous réveillez-vous chaque matin heureux d’aller au travail ? Arrivez-vous au bureau de bonne humeur, imperturbable, sourire en bandoulière ? Ou votre rituel est-il articulé autour du scénario : je tape sur le bouton de la sonnerie du réveil cinq fois, je me traîne à la douche, je sirote mon café dans un halo de brouillard en souhaitant anxieusement que la journée vous évite les pires catastrophes ? Pour la plupart d’entre nous, la réalité se situe entre les deux. Au fait, par les temps présents, où ce n’est pas forcément le grand bleu dans les esprits, l’actualité se faisant aussi légère qu’un boulet aux pieds, aimons-nous notre travail, à l’heure où l’on parle de quête de sens, de grande démission ? Au printemps dernier, l’institut YouGov avait posé cette question aux Français. Résultats : 52 % des salariés à temps plein ou partiel disent oui. Ceux qui apprécient le plus leur travail sont les employés de 55 ans et plus (à 54 %). Au final, seul 15 % disent ne pas aimer leur emploi. Ceux qui apprécient le moins leur travail sont les 18-24 ans et les 45-54 ans (chacun à 16 %).

Savoir s'aimer, s'estimer

Si nous aimons notre quotidien professionnel, c’est cependant jusqu’à un certain point. 63 % aimeraient ne pas aller au travail tous les jours et la moitié affirme que l’argent est la seule raison pour laquelle ils vont travailler. Alors, la question essentielle se dessine derrière ces quelques données : pourquoi est-ce important d’aimer son travail ? Les études le disent et le répètent : pour la santé d’abord. «Le travail c’est la santé», fredonnait feu Henri Salvador. Avant de poursuivre «ne rien faire c’est la conserver». N’empêche, être bien dans ses baskets professionnelles, cela compte. Le contraire ouvre les portes au stress, à l’anxiété, à la dépression. Effectivement, nous passons près de 9 heures par jour à travailler ou à des activités liées au travail. Forcément, en y étant malheureux, peu épanoui, cela aura des répercussions physiques et mentales. Avec des effets sur les relations hors professionnelles. Aimez son travail est un levier pour avancer dans sa carrière. Si on n’aime pas ce que l’on fait, difficile de l’effort supplémentaire, d’avoir le supplément de volonté qui aidera à franchir les obstacles et à progresser. Lier la passion à son métier est un vecteur énergisant qui dopera les compétences. Trouver du plaisir dans son emploi, un Graal pour beaucoup. On l’entend à longueur d’enquêtes, de reportages, de conversations : les personnes cherchent du sens dans leur travail ou cherchent un travail qui a du sens. Mais que mettent-elles derrière ce mot ? En fait, cela se résume par le triumvirat : on sait pourquoi on le fait, on s’y sent bien, on a ce sentiment de faire quelque chose d’utile. Être utile à son entreprise, à ses clients, à ses collègues. Être éthique, c’est-à-dire, assurer un équilibre vie personnelle et vie professionnelle en étant en accord avec ses valeurs, tout en exerçant son métier dans de bonnes conditions. Être en phase avec son développement personnel, en apprenant au quotidien, en étant autonome, en s’épanouissant au sein de son équipe.

Bienveillance, méditation, sport...

Des idéaux à la réalité, il y a souvent un Rubicon. Ainsi, 87 % d’entre nous jugent qu’un travail ayant du sens doit permettre de se sentir valorisé, mais seuls 67 % pensent que c’est le cas dans leur emploi actuel. 55 % considèrent qu’un travail qui a du sens permet de gagner beaucoup d’argent, mais seuls 37 % jugent leur niveau de rémunération présent suffisant. Face à ce faisceau de paradoxes, de contradictions, l’interrogation demeure, comment trouver le bonheur au travail. Cela tient bien sûr de chacun. Pour garder la positive attitude, pas de recette miracle, mais du bon sens et de la bienveillance envers soi-même : définir ses priorités, méditer après le travail, optimiser ses pauses en discutant à la machine à café, en prenant un bol d’air, en s’asseyant dehors sur un banc, en faisant de son bureau un lieu confortable et personnalisé, en osant faire et accepter ses erreurs. Et, ici, comme ailleurs, l’hygiène de vie compte. Un salarié, c’est un sportif du quotidien : respecter son sommeil, faire de l’exercice. Quinze minutes de marche de jogging, de vélo, de natation sont suffisantes pour augmenter son niveau d’énergie. En plus, le corps libère toutes les toxines qui causent la fatigue. Donc, être heureux dans son travail, ce n’est pas très compliqué. Il suffit après chaque journée de travail de noter les trois choses dont vous êtes le plus fier, vos trois point forts et trois compliments que vous souhaitez vous octroyer. Vous essayez ?