Gazettescope

Gazettescope : et la parité, on en parle ?

Filières d'hommes, filières de femmes. Métiers d'hommes, métiers de femmes. Et si en 2022, on faisait un bon en avant... dans les mentalités et dans les actes ?

Développeuse informatique, charpentière, maçonne, bouchère, mécanicienne, déménageuse, sapeure pompière… La féminisation de nombreux métiers est en marche. L’adage dit «qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire.» On vient tout de même de loin dans cette évolution - encore perfectible - des mentalités dans une société aux accents latins et encore très patriarcaux. Filières d’hommes et filières de femmes : ou comment mettre et enfermer des talents dans des cases qui ne leur conviennent pas toujours ? Des codes sociaux mille fois reproduits qui aboutissent toujours à la même finalité : celui d’exclure des femmes et des hommes de filières où ils pourraient s’épanouir. Heureusement, en Moselle, des associations, des édiles, des volontés émanant de la société civile s’engagent et font bouger les lignes. La parité, c’est indéniablement une bonne chose… à condition qu’elle s’applique aux deux sexes. Force est de constater que les désagréments et freins qui frappent les femmes sont aussi subis par les hommes. Et c’est réparti pour quelques clichés. C’est bien connu que quand il faut prendre des lettres dictées, tenir un agenda, rappeler des rendez-vous, il vaut mieux faire confiance à une femme. Ainsi, on recense 1,4 % d’hommes secrétaires. Dans cette configuration, pourquoi confier la naissance d’un bébé à un homme sage-femme (2,8 %) ? Ou des soins de beauté (3 % d’esthéticiens) alors que le nombre d’hommes fréquentant des instituts augmente ? On pourrait dérouler ce chapelet à l’envi. Quand on recense 14 % d’employés administratifs d’entreprise, 9,6 % d’aide-soignants, 2,3 % d’aides à domicile, aides ménagers et assistants maternels ou 27,5 % de vendeurs en magasin, 27,6 % d’employés administratifs de la fonction publique, la proportion d’agents d’entretien apparaît ici presque pléthorique avec un tiers d’employés masculins. Tous ces préjugés pourraient prêter à sourire s’ils ne freinaient pas l’emploi. Car des offres ouvertes aux hommes sur des «métiers de femmes » existent et sont à pourvoir. On recherche ainsi des puériculteurs, des auxiliaires de vie sociale, des professeurs des écoles, des infirmiers… Une chose est sûre. L’aspect relationnel et émotionnel, le sens de l’écoute, de l’empathie et du tact, de la pédagogie, du perfectionnisme, du souci du détail, du travail bien fait : tout cela n’a pas de sexe. Encore une fois, l’avancée sociétale, c’est assurément femmes + hommes. Milieu de l’entreprise inclus. Il y a des us et coutumes du passé à ranger au fond du tiroir. Et on n'oublie pas de fermer ce dernier à double tour. Pour citer, l'humoriste et pamphlétaire, feu Pierre Desproges : «L'ouverture d'esprit n'est pas une fracture du crâne.»