Covid-19 : la coiffure mosellane monte au créneau

Covid-19 : la coiffure mosellane monte au créneau

Le second confinement demande une nouvelle adaptation à la sphère entrepreneuriale. En sus des problématiques financières, sociales et organisationnelles, s’ajoute le cas très particulier de ces métiers étiquetés peu élégamment de «non essentiels». Le terme fait du remous chez les concernés. Réaction de l’Union nationale des entreprises de coiffure dans sa représentation mosellane. Sa présidente, Liliane Lind, – également à la tête de la CMA 57 – appelle à l’équité, à la solidarité, à la responsabilité et au respect de sa profession. Elle a répondu à la Gazette Moselle.

La Gazette Moselle : Comment la coiffure mosellane réagit-elle face à ce second confinement ?

Liliane Lind : Elle a pris acte de la décision du chef de l’État et la prend avec responsabilité. Notre première priorité a été que tous les professionnels de la coiffure soient logés à la même enseigne. Aux premières heures du confinement, ce n’était pas le cas. En effet, la fermeture des établissements recevant du public, dont l’activité est jugée «non essentielle», incluait le métier de la coiffure, comme au printemps. Des informations contradictoires ont circulé, notamment sur les réseaux sociaux, stipulant que l’exercice de la coiffure à domicile était autorisée au titre des services à domicile. Depuis ce lundi matin, c’est résolu. Le ministre délégué aux TPE-PME a entendu l’UNEC et décidé que la mesure de fermeture s’appliquerait sur tout le territoire, pour tous. L’UNEC défendait cette justesse de traitement. Il s’agissait de ne pas opposer les uns et les autres dans notre profession.

Comment l’UNEC 57 peut-elle aider ses entreprises ?

Nous avons bien sûr un rôle d’information en relayant les directives et mesures, renseignons sur les aides. Il est à signaler qu’après le premier confinement, quand les entreprises de coiffure ont rouvert, nous avons établi l’un des protocoles sanitaires parmi les plus avancés. Il a été appliqué à la lettre par nos professionnels. Nous soutenons nos artisans auprès des banques et organismes, leur apportons un soutien moral également.

Comment analysez-vous les disparités d’ouverture ci-et-là, selon les secteurs ?

Cela créé de la cacophonie et c’est inacceptable. Pour moi, il n’y a pas d’ambiguïté à avoir. On ouvre ou on n’ouvre pas. Les commerces de proximité n’ont pas à subir une concurrence déloyale sur ce point, comme sur d’autres. Les centres commerciaux doivent fermer leurs rayons liés aux activités «non essentielles». Quand ils sont autorisés à vendre des produits de coloration, des livres, de bijoux, des fleurs…, les commerces de proximité vendant ces mêmes produits sont fermés administrativement. Où est l’équité encore une fois ? Et c’est encore pire quand on laisse faire Amazon, par exemple.

Comment réagissez-vous au terme «activité non essentielle» ?

Je ne sais pas qui a inventé un jour cette terminologie. Je la trouve incorrecte par rapport aux professionnels concernés. La coiffure ne serait donc pas «essentielle». C’est mal connaître notre métier. Nous jouons un rôle dans la société. Aller chez son coiffeur, chez sa coiffeuse, c’est prendre soin de soi, c’est aussi développer l’estime de soi, nouer une relation sociale.

Que diriez-vous aux gérants d’entreprise de coiffure qui sont inquiets ?

De ne pas rester seul face à une difficulté, un moment de doute ou de découragement. Ils doivent prendre patience, demeurer solidaire. Dans quinze jours normalement, le gouvernement va évaluer la situation. A ce moment-là, j’ose espérer que les activités «non essentielles» pourront à nouveau fonctionner et recevoir leur clientèle. Tout particulièrement le secteur de la coiffure. Pour peser dans les décisions à venir, nos professionnels doivent être unis, rassemblés. En ce sens, j’encourage vivement ceux et celles partageant nos valeurs et nos luttes à nous rejoindre du sein de l’UNEC 57. En Moselle, il y a 1000 entreprises de coiffure, salons et domicile.