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Courtier en travaux : l'accompagnement de proximité en Moselle

Le métier de courtier en travaux reste souvent peu connu. Il fait partie des métiers dits émergents. Pour le structurer, le faire reconnaître et le crédibiliser, Olivier Manaud a lancé son institut de formation. L'architecte, économiste de la construction et chercheur au CNRS, à la carrière de haut niveau, essaime son process sur les territoires. L'un de ses stagiaires mosellans a ainsi pu optimiser son expertise.

Dans les travaux de rénovation et de construction, le particulier a besoin d'un facilitateur de démarches, dès l'amont de son projet.
Dans les travaux de rénovation et de construction, le particulier a besoin d'un facilitateur de démarches, dès l'amont de son projet.

Olivier Manaud est diplômé de l’École nationale Supérieure d’Architecture de Paris La Villette, économiste de la construction et chercheur au CNRS. Tout au long d’une trajectoire où il a parfait son expertise de son cœur de métier et de son écosystème, il a exercé la fonction d’assistant à maîtrise d’ouvrage. Alors en reconversion professionnelle, il cherche une voie nouvelle, située à l’exact carrefour entre la volonté de distiller son expérience et exaucer son goût de l’innovation.

L'IFCT, pierre angulaire

La suite, il la raconte : «En 2018, je me rends à un forum de l’habitat en Bretagne. En échangeant avec un professionnel, il me parle de son métier de courtier en travaux. Je me rends vite compte des similitudes avec celui d’assistant à maîtrise d’ouvrage. Il en est même la transposition pour les particuliers qui souhaitent rénover leur maison.» En poussant ses observations et ses analyses plus en avant, Olivier Manaud s’aperçoit que le métier de courtier en travaux n’est régi par aucune formation ni qualification officiellement reconnue. «En somme, il est ouvert à tout un chacun. Ce flou le pénalise car il est alors peu lisible dans l’esprit du public et sa crédibilité est entamée», poursuit-il. Dès lors, il a son process en tête : lancer son propre organisme de formation. En s’appuyant sur son expérience d’enseignant et ses connaissances en architecture, il conçoit de A à Z un parcours de formation professionnelle conçu pour ce métier porteur, mais peu connu. «C’est un métier émergent», affirme Olivier Manaud. L’Institut de Formation de courtier en travaux - IFCT - voit le jour à l’été 2019. Ses premiers stagiaires s’inscrivent en 2020.

Définir le courtier en travaux

Dans un premier temps, on donnera une définition synthétique du courtier en travaux. «C’est un facilitateur, un médiateur, un accompagnateur du particulier dans son projet de rénovation ou de construction. Une interface avec les administrations et les artisans», résume-t-il. De 25 stagiaires formés en 2021, l’IFCT ambitionne d’atteindre les 50 dans quelques années. Pour l’heure reconnue comme attestation professionnelle, dans le giron de France Compétences, l’entité a entamé les démarches pour l'être comme certification professionnelle par l'État. Alors, justement, quel est le profil de ces stagiaires ? Olivier Manaud décrit là la diversité des savoir-faire et des savoir-être : «Généralement, ce sont des femmes et des hommes, entre 30 et 55 ans, en reconversion professionnelle ayant une expérience avérée et solide en construction, en ingénierie, managériale, immobilière… Pour beaucoup, devenir courtier en travaux est le début d’une nouvelle carrière. Quand on sait que 40 % des salariés actuels seront en reconversion professionnelle à plus ou moins long terme, cela laisse deviner des potentialités importantes.»

Le contenu de la formation

La formation proposée par l’IFCT débute après une évaluation préalable. Olivier Manaud y revient : «C’est la maturité humaine qui est ici déterminante. Car le courtier en travaux est un professionnel de proximité, avec une approche humaine essentielle. Je dirais même intellectuelle dans sa démarche.» Le cursus se fait en ligne, par modules progressifs : les cours enregistrés sont accessibles 24 h/24 h. Soit 480 heures répartis en 16 modules de 30 h, dans une alternance entre enseignement théorique et mise en pratique. Olivier Manaud évoque l'approche, la philosophie : «Les stagiaires ne sont pas livrés à eux-mêmes. Il y a toujours un professeur disponible par téléphone, pour répondre à une difficulté, un doute, donner un conseil.» Les stagiaires ont aussi accès à une boîte à outils qui leur permet d’exercer le métier de courtier en travaux, ainsi qu’à des références supplémentaires et à des vidéos. À l’issue de la formation qui s’étale de 4 à 12 mois, les participants seront capables d’estimer les coûts de travaux, mener une étude de faisabilité en matière d’urbanisme, constituer un réseau d’artisans, vérifier la santé financière des entreprises, connaître les prix du marché, négocier les devis des artisans, gérer les litiges en construction, maîtriser les outils d’assistance au suivi des travaux. De stagiaires, ils sont amenés à être les propres gérants de leur entreprise de courtage en travaux en respectant le cadre administratif et juridique spécifique. Au demeurant, d’authentiques professionnels exerçant un métier reconnu et charpenté à sa juste valeur. Coût de la formation : 2 400 €. 2022 pour l'IFCT ? Olivier Manaud peint les mois à venir : «Faire connaître ce métier, avec beaucoup de pédagogie.»

Pour aller plus loin, contact :
https://formation-courtier-travaux.fr/
omc.ifct@gmail.com

Tristan Weider, l'exemple mosellan, à Marange-Silvange
À 32 ans, Tristan Weider est responsable du pôle immobilier au sein du cabinet Fiducie Montaigne & Associés. Sa mission est d'accompagner ses clients dans la recherche d'investissement immobilier dans l'ancien. Son process a été de vouloir élargir cet accompagnement en proposant des biens à rénover avec un suivi de A à Z, et avoir un choix plus large à proposer sur le parc immobilier. Tristan Weider est passé par la formation de l'IFCT. Son cabinet dispose d'une structure juridique dédiée à l'accompagnement sur les travaux et celui-ci lui apporte un chiffre d'affaires supplémentaire. En plein développement, il va devoir recruter prochainement une personne pour répondre à la demande. Ce nouveau collaborateur suivra le cursus IFCT pour optimiser sa performance.