Gazettescope

ChatGPT, cet ami qui vous veut du bien… Vraiment ?

ChatGPT, un chatbot basé sur l’intelligence artificielle (IA), est sur toutes les lèvres ce moment. Cet outil fournit des réponses rapides et personnalisées à toutes les questions possibles. Mieux encore, il peut créer des scénarios, programmer des applications, détecter des bugs informatiques, écrire des livres entiers, des chansons, des poèmes… Bref, tout ce qui peut nous passer par la tête. Alors, ChatGPT, cet ami qui vous veut du bien, pour se référer à ce film français césarisé il y a une vingtaine d’années ? Pas si sûr. La Gazettescope a franchi la porte de cette 4e Dimension…

C’est un peu comme si vous frottiez une lampe magique, d'où sortirait un génie qui exaucerait tous vos vœux… Alléchant, de prime abord. Attention, toutefois, aux aléas, conséquences et contrefaçons. ChatGPT est un prototype d’agent conversationnel basé sur l’intelligence artificielle, lancé en novembre dernier par l’entreprise américaine OpenAI. Cinq jours, après son lancement, il comptait un million d’utilisateurs. Cet été, ils sont 100 millions de par le monde. Une progression fulgurante. ChatGPT a été vendu comme la solution «pouvant répondre à toutes les questions possibles.» Il suscite bien des interrogations et inquiétudes.

Jusqu'où ?

Ce n’est plus à en douter : l’intelligence artificielle aura un impact considérable sur nos vies, notre système économique, notre société. Ce n’est pas un film de science-fiction : Netflix, Amazon, Uber, Tesla l'utilisent pour améliorer leur processus et développer leurs activités. Ainsi, Netflix s’appuie sur la technologie IA pour que son algorithme recommande des contenus à ses utilisateurs, pendant qu’Uber s'en sert pour détecter les fraudes, optimiser l’itinéraire des trajets, améliorer son service client… On ne peut aller aussi loin avec une technologie si avancée sans menacer le rôle des humains dans certains secteurs d’activité. Outre son impact sur l’emploi, l’intelligence artificielle pose des questions vitales : qui gère et contrôle ces chatbots ? Jusqu’où ces derniers s’immisceront dans nos vies privées ? Bien que ChatGPT puisse sembler inoffensif, sa vitesse d’apprentissage et ses multiples fonctionnalités génèrent un outil sans limites. Car, au fur et à mesure que la technologie progresse, de plus en plus de données y sont et y seront ajoutées. Les signaux d’alerte sont déjà au rouge quand des universitaires utilisent ChatGPT pour rendre leurs travaux, rendant bien difficile la perception entre le plagiat et le mode IA.

Pas si parfait...

Quid demain des métiers liés à la rédaction, à l’ingénierie, la conception, la programmation… ? On dira que l’intelligence artificielle peut aussi créer de nouvelles opportunités d’emploi. CQFD. Par ses réponses immédiates et objectives, en apparence, ChatGPT diminue, voire abolit la dynamique du questionnement et de l’apprentissage. Quid de la place de l'enseignant dans ce cas ? Pourtant, ce chatbot IA n'est pas aussi intelligent qu'on ne le pense. Il recherche toutes ses réponses sur Internet à l’aide d’un modèle prédictif basé sur un énorme centre de données. Donc similaire à des moteurs de recherche classiques. Seule différence : il est formé pour prédire des séquences de mots qui lui permettent de donner des explications longues et détaillées. Bon, on lui préférera, tout de même, tous les côtés faillibles et imparfaits de chacun d’entre nous, la foultitude de sentiments contradictoires qui nous animent au quotidien, nos émotions, nos joies, nos peines, nos colères… Et si on remettait de l'authentique et de l'humain dans les rouages ? À tous les étages de notre vivre ensemble, si possible. Plus qu'une option, une urgence.