Initiative

À Thionville, la Liberté écrit son nom…

Plus que jamais, à l’heure où le monde des temps présents, et encore davantage celui qui s’avance vers nous, est complexe, notre corpus commun a besoin d’expression démocratique et de débats d’idées dans l’espace républicain. C’est le sens de la remarquable initiative lancée à Thionville et qui s’y déroulera les 17, 18 et 19 mars. La dénomination de ce premier festival des idées : Politéïa.

Savoir élever sa pensée...
Savoir élever sa pensée...

Fruit d’un partenariat et de cette analyse commune entre la ville de Thionville et l’association Des Mots & Débats, le premier festival des idées, Politéïa, part de ce ressenti qui traverse toute notre société et nous bouscule tous, dans nos habitudes du quotidien : au lendemain des années Covid et des diverses crises sociétales, il est urgent de redonner du sens au débat autour de sujets clés, en bénéficiant de l’éclairage d’auteurs, philosophes, historiens, politologues, journalistes, artistes. En somme, retrouver la genèse ancestrale du terme Politique au sens romain du terme, à savoir s’occuper des choses et de la vie de la cité, en faisant revivre l'essence du forum antique. On le constate tous les jours, dans un flux continu d’informations qui nous percute 24 heures sur 24, à l’heure de l’image reine et de l’info spectacle et sensationnelle, où est la place de l’explication sereine, du décryptage posé impliquant le citoyen ? Force est de constater qu'ils se réduisent.

Écouter la parole de son voisin...

Pour comprendre la complexité des enjeux sociétaux et planétaires qui nous entourent, il y a urgence à retisser un lien que la période de la Covid-19 a sérieusement distendu. Mais, on ne saurait ici seulement incriminer la seule pandémie sur ce manque de débat général dans notre société, si fracturée, si éruptive. Quand les populismes, à grands coups de vues étriquées et rabougries, de slogans simplistes, font leur grain à moudre des doutes et des incertitudes présentes, quand le temps est souvent au repli sur soi, à l’individualisme, il convient tout simplement de nous retrouver, de nous reparler, de nous écouter les uns les autres. Pas un hasard si la Liberté (souvenons du poème de Paul Éluard) est le thème de la première édition de Politéïa. Au travers de conférences, entretiens, tables rondes, grands débats ou encore lectures, une quarantaine d’intervenants inspirés par la question des libertés qu’elles soient fondamentales, publiques, individuelles ou collectives, donneront le ton. Ils participeront également à des échanges avec des publics scolaires ou éloignés de la culture. Durant les journées des 17, 18 et 19 mars, la ville de Thionville ouvrira toutes ses salles aux festivaliers. L’ouverture du festival est prévue quant à elle le 16 au soir avec la projection en avant-première du film L’Établi, adaptation du roman éponyme de Robert Linhart, en présence du réalisateur Mathias Gokalp.

Un festival éclectique

Parmi les thématiques abordées lors du festival : «Sommes-nous dans un pays libre ?», «La liberté est-elle une affaire d’état ?», «Liberté de disposer de son corps», «La liberté de mourir est-elle un nouveau droit ?», «A-t-on le droit d’enfermer les autres ?», «Quand la langue et les mots libèrent : est-ce que les livres rendent libres ?», «La liberté d’informer est-elle menacée ?», «Les réseaux sociaux sont-ils des espaces de liberté ?», «La liberté est-elle de gauche ou de droite ?», «Est-on libre de dire et dessiner ce qu’on veut ?», «Combattantes et combattants de la liberté, «Grands espaces ou territoires plus intimes, ils sont nos lieux de liberté», «Europe, terre de liberté ?», «La liberté de conscience », «La poésie est-elle encore libre ?», «Les écrivains de la liberté», «Napoléon, une idée de la Liberté ?», «Faut-il limiter nos libertés pour sauver la planète ?»… Politéïa, c’est aussi une librairie éphémère ouverte durant tout le festival avec le concours des libraires indépendants (Tome 5, Autour du Monde, La Cour des Grands), des projections au cinéma sur la thématique, des interventions d’auteurs dans les établissements du secondaire et auprès d’un public associatif, des formes brèves de spectacles et des lectures (en partenariat avec les compagnies locales Théâtre à Dire, Nihilo Nihil, le NEST, mais aussi les Souffleurs Commandos et le Collectif des Pièces Détachées), des ateliers sophro/philo pour les petits à Puzzle et au théâtre pour les adolescents en partenariat avec les centres socio-culturels, des actions de sensibilisation dans les collèges sur la liberté d’expression avec l’association parisienne «Dessinez Créez Liberté» créée au lendemain des attentats de 2015, une collaboration avec le conseil municipal des jeunes et le conseil des sages… Pour s’impliquer bénévolement dans le festival, contacter : culture@mairie-thionville.fr. Le programme de complet sur : https://www.thionville.fr/politeia.

Les intervenants à Politéä :  
Galia Ackerman, Agathe André, Nicole Bacharan, Rim Battal, Antoine Bayet, Rachid Benzine, Sylvie Bermann, Xavier Bettel, Olivier Blond, François Bon, Pascal Brice, Frédéric Brunnquell, Bernard Cazeneuve, Chahla Chafiq, Noëlle Châtelet, Gilles Clavreul, Daniel Cohn-Bendit, Sara Daniel, Karima Delli, Christophe Deloire, Jean-François Diana, Pascal Dibie, Me Marie Dosé, Pr. Didier Dreyfuss, Camille Emmanuelle, Raphaël Enthoven, Agnès Firmin Le Bodo, Michael Foessel, Geneviève Garrigos, Jean Garrigues, Vincent Giret, Arthur Grimonpont, Pierre Grouix, Thomas Guénolé, Yannick Haenel, Renaud Hétier, Pauline Hillier, Valérie Igounet, Juin, Gaspard Koenig, Guy Konopnicki, Catherine Larrère, Thierry Lentz, Marylin Maeso, Jean-Michel Maulpoix, Me Thierry Moser, Lydie Nicol, Pascal Ory, Tareq Oubrou, Polina Panassenko, Marie Peltier, Édouard Philippe, Laura Poggioli, Myriam Revault d’Allonnes, Michèle Riot-Sarcey, Jean-Luc Romero-Michel, Jean-Pierre Sakoun, Camille Schmoll, Shumona Sinha, Dominique Simmonot, Dominique Simonnet, Joy Sorman, Omar Youssef Souleimane, Gilbert Thiel, Olivier Truc, Philippe Val, Michel Wieviorka et Catherine Wihtol de Wenden.