Entreprises

À Metz, l’édition 2022 du Salon Go ! a été une pleine réussite dans le contexte d’un flux d’ambition entrepreneuriale

Mariant cette année formules webinaire et en présentiel, la 11e édition du Salon Go ! à Metz a été un franc succès. L’événement, bien ancré, est plus que jamais opportun à l’heure où la création d’entreprise n’en finit pas de battre des records en Moselle. L’ambition cardinale demeure : la création-reprise ne s’improvise pas et requiert un accompagnement d’experts. Ils ont été nombreux à conseiller et orienter ce flux de volonté entrepreneuriale… qu’il faut canaliser.


À l'heure de l'inauguration du salon en présentiel.
À l'heure de l'inauguration du salon en présentiel.

11 255. C'était l’an passé le nombre d’entreprises créées en Moselle. Du jamais vu de mémoire d'observateurs de la vie économique locale et autres statisticiens. Ce nombre relève bien sûr des réalités souvent ambivalentes dans cette vague créative. Ainsi, hors micro-entreprises, 6 075 entités avaient été lancées, sous forme individuelle ou en société. Les temps de passage pour cette année 2022 sont dans les mêmes eaux : 9 484 entreprises nouvelles sur les 10 premiers mois (contre 9 499 sur la même période un an plus tôt). Il y a les chiffres bruts, les motivations variées de ces femmes et de ces hommes qui décident de devenir leur propre patron.

En digital... et en réel

Au-delà des parcours, des trajectoires, des activités, des typologies d’entreprise, un élément demeure, immuable : entreprendre ne saurait se faire avec les lois du hasard. En la matière, rien ne s’improvise. Chacun peut avoir la meilleure idée du monde, la plus originale, la plus innovante, l’affaire est quasi vouée à l’échec si le balisage, le cadrage n’est pas l’ADN de l’entreprise, de sa genèse, à l’ensemble de son cycle de vie. Plus que jamais, la création-reprise et transmission d’une entreprise demande un accompagnement d’un expert, à chaque étape de son existence. C’est tout le sens, la philosophie dirions-nous, du Salon Go ! Il fêtait la semaine dernière sa 11e édition. Une organisation conjointement menée par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Moselle et la CCI Moselle Métropole Metz. Cette année, le leitmotiv était «1 salon-2 formats». En effet, du 21 au 24 novembre, se sont succédé une trentaine de webinaires et mini-conférences «10 minutes chrono» dédiés aux porteurs de projets autour de thématiques ciblées comme la stratégie, le business plan, les statuts juridiques… Ce salon 100 % web a fait un carton : plus de 2 000 participations. Ce temps très dense et prolixe en informations en mode digital a été un parfait complément au salon en présentiel qui avait pris place dans les locaux de la CMA 57 le vendredi. Car, et c'est bien rassurant, malgré toutes les complémentarités numériques, rien ne remplacera jamais, le contact humain, le feeling, le face à face. L'adrénaline et l'incertitude de la rencontre.

La rencontre en direct, essentiel.

Un premier regard sur le projet... et son porteur

Du début de matinée à la fin d’après-midi, l’affluence a été continue.  À l’heure de l’inauguration, sur les coups de midi, Fabrice Genter, président de la CCI Moselle Métropole Metz, et Philippe Fischer, président de la CMA 57, entourés des partenaires et organismes ayant donné corps à la manifestation, constataient de visu ce flux de visiteurs. Lesquels avaient sorti calepins et stylos pour aller à la quête d’informations. Les stands de 43 acteurs de l’entrepreneuriat étaient présents sur le site, dans un patchwork de compétences et de solutions conseils : structures d’hébergement et couveuses, collectivités territoriales, Économie Sociale et Solidaire, financeurs et garanties bancaires, assurances et prévoyances, experts, structures publiques, pôle Franchise. L’ensemble de l’écosystème entrepreneurial local était ainsi mobilisé. Pour ces professionnels, l'essentiel était d'abord de jauger une première fois le candidat et son projet, d'en déceler pour une première prise les caractères, les points forts et ceux plus faillibles.

De multiples questions

En picorant, de ci, de là, au détour des allées, quelques commentaires de visiteurs, potentiels entrepreneurs, avec pour certains, des idées précises tout autant de leur projet que de l’interlocuteur recherché sur ce salon, pour d’autres, des contours moins définis, plus flous, un trait commun : une réelle volonté de voler de ses propres ailes. Témoin de cet élan, cette Messine : «J’ai décidé de me lancer, dans la restauration, je suis très déterminée». Même son de cloche, chez un autre, lui intéressé par le métier de traiteur. Des jeunes ambitionnant une aventure entrepreneuriale, des salariés installés désirant larguer les amarres, des personnes en reconversion, d’autres prenant un virage dans leur carrière professionnelle… Des actifs, des personnes sans emploi, des étudiants, voire des retraités. Il n’y a pas de profil type. Quand certains viennent chercher des clés de financement à leur projet, d’autres ont une vision plus globale, par-delà le processus d’amorçage de la création-reprise : quelle protection sociale, quelle retraite, dès lors que je serai entrepreneur ? On se situe dans beaucoup de cas entre entrepreneuriat d'opportunité et entrepreneuriat de contrainte.

Une forte affluence pour ce Salon Go ! 2022.

La nécessité de l'accompagnement

L’atout majeur de ce Salon Go ! a été sa simplicité d’accès et de comporter de multiples passerelles d’informations. En somme, proposer en une même unité de lieu, de temps et d’action, un espace ouvert à chacun. Si, comme d’accoutumée dans de type de rendez-vous, de la patience était nécessaire pour pouvoir entamer un dialogue en vis-à-vis avec un interlocuteur expert, cela en valait la chandelle. Car un premier contact permet souvent de construire un suivi personnalisé ensuite, levier essentiel à un projet de création-reprise. Un accompagnement ciselé n’est pas seulement un outil pour se rassurer, être guidé dans tel ou tel domaine. De solides fondations à la base parlent pour l’avenir : cinq ans après leur création, 67 % des sociétés sont toujours actives, contre 53 % des entreprises individuelles classiques, c’est-à-dire hors régime de la micro-entreprise. Cette plus forte pérennité des sociétés ressort davantage sur les trois premières années d’existence des entreprises (81 % contre 63 %). Sur les deux années suivantes, le risque de cessation est presque le même entre sociétés et entreprises individuelles : parmi les entreprises encore actives après trois ans, 83 % des sociétés le sont toujours au bout de cinq ans, contre 84 % des entreprises individuelles.

Un salon et un maillage territorial

Dans quelques jours seront formalisés le bilan complet et le débriefing de cette édition 2022 du salon Go ! On peut déjà dire que les organisateurs et les partenaires ont réussi leur pari. L’animation et la valorisation d’un entrepreneuriat pérenne sur nos territoires mosellans ne se résume pas à ce temps fort de fin d’année. Au quotidien, chaque jour, le maillage se densifie, le réseautage essaime. Comme partout dans l’Hexagone, la Moselle, voit surgir de ses sillons, les germes des récoles entrepreneuriales présentes et du futur. L’un des professionnels présents au salon messin avait cette formule, à propos des peut-être futurs entrepreneurs : «Après tout, chacun a le droit de tenter de sa chance». Dans les possibilités, nombreuses, d’entreprendre, l’une d’entre elles, a été particulièrement mise en lumière, car souvent méconnue, via une conférence spécifique «entreprendre en franchise». Représentants de la Fédération française de la Franchise et des chefs d’entreprise franchisés ont livré ici, avec une passion communicative, à partir de leurs vécus, un exposé d’une grande vivacité, qui a suscité la plus grande attention de leur auditoire, dans l’amphi de la chambre consulaire. Nous y reviendrons largement… À suivre…

Fabrice Genter, président de la CCI de Moselle, et Philippe Fischer, président de la CMA 57. 

Quel entrepreneuriat en Moselle en 2023 ?

Depuis le début de la crise Covid-19, les Mosellans confirment leur vif intérêt pour la création d’entreprise. Les jeunes, notamment, franchissent de plus en plus le Rubicon. Mais, vers quels secteurs d’activité ? De la valeur sûre au domaine porteur en plein devenir, pléthore d’idées éclosent. Le Made in France est de plus en plus sollicité par le consommateur. Autres portes d’entrée dans l’entrepreneuriat, très prisées : la mode écoresponsable, la vente en ligne, le Green Business et les métiers liés à l’écologie autour du recyclage, de l’eau, de l’assainissement, de l’efficacité énergétique, des énergies renouvelables. L’immobilier, le bien-être, la silver économie - ou économie des seniors - , le métaverse autour du digital, des technologies et du numérique, le tourisme et le sport ont aussi le vent en poupe. Plus ancrés et sollicités par les néo-entrepreneurs, l’artisanat et le BTP. Quant à ce dernier, peintres en bâtiment, électriciens, charpentiers, étanchéistes, plombiers ont de l'avenir : les nouvelles réglementations quémandent des travaux indispensables, dans la construction et la rénovation. Enfin, les entreprises de médecine douce explosent actuellement, symbole de la crise pandémique et ses répercussions systémiques. Les corps, comme les esprits, ont été malmenés depuis trois ans, éreintés souvent par des crises à répétition, et finalement peu de répit, dans un climat restant anxiogène. Il en sort un nouveau business : acupuncture, naturopathie, homéopathie… De ce foisonnement d’entreprises nouvelles découle un métier, logique : le conseiller en entrepreneuriat.