Conjoncture

674 défaillances d’entreprises en 2023 en Moselle

Le groupe Altares, expert et référent de l'information sur les entreprises, a rendu public les chiffres des défaillances d'entreprises pour l'année 2023. Par rapport à 2022, la hausse est de 34 % en région Grand Est et de 48,5 % en Moselle. Détails. 





Le commerce d'habillement a subi une année 2023 difficile avec une hausse importante des cessations de paiement.
Le commerce d'habillement a subi une année 2023 difficile avec une hausse importante des cessations de paiement.

Avec 4 125 procédures ouvertes en 2023, le nombre des défaillances en région Grand Est est en hausse de 34 % par rapport à l’année précédente. Un taux encore élevé après l'augmentation historique de +50 % de 2022. La région enregistre une tendance proche de celle observée en France qui avec 57 729 procédures ouvertes voit une hausse de 36 % par rapport à 2022. Les TPE sont les plus impactées (93 % des défaillances), mais les PME sont très exposées (+ 27 % des cessations de paiement pour celles de moins de 50 salariés, +31 % pour celles de plus de 50 salariés). Le nombre d'emplois menacés par ces défaillances croît. Ces dernières représentaient 12 600 emplois en 2023 contre 9 200 en 2022. Au demeurant, le contexte de crises permanentes depuis quatre ans auquel sont confrontées les entreprises l'explique : les seuils de défaillances, élevés, ne sont pas une surprise. Dans un contexte régional contrasté, où Meuse, Meurthe-et-Moselle, Vosges, Haute-Marne résistent plutôt bien, de même, à un degré moindre, Marne et Aube. 

La Moselle impactée 

La Moselle enregistre l'une des tendances les plus lourdes, avec une augmentation de 48,5 % avec 674 procédures ouvertes. Elle revient aux valeurs de 2019, comme les Ardennes. Le Bas-Rhin retrouve ses données de 2018. Le secteur de la construction concentre la quart des cessations de paiement. Si la maçonnerie générale semble résister, le second oeuvre est durement touché, dans les travaux de plâtrerie, la menuiserie bois et PVC, la peinture, la vitrerie. Dans l'immobilier, le nombre de cessations de paiement explose pour les agences (+153 %). Le commerce n'est pas épargné, que ce soit le commerce de détail, d'habillement, le meuble, les boucheries. Egalement particulièrement impactées les services aux entreprises comme les activités de nettoyage ou de conseil en communication. Même paysage compliqué pour les services aux particuliers, tels les coiffeurs et soins de beauté. Bien sûr, la restauration - traditionnelle, rapide, débit de boissons, hébergement - subit de grandes difficultés. On dira que l'industrie limite les dégâts, avec des activités de manufacture, d'agroalimentaire qui surnagent. La mécanique industrielle voit une dégradation. Les transports se situent sur un contraste : le transport routier de marchandises de proximité est en repli quand l'interurbain affiche une dynamique positive. Enfin, l'agriculture, dont on parle abondamment actuellement, résiste, malgré des tensions dans ses activités de culture, de vigne, de céréales.