Recherche apprentis presque désespérément

La branche VI du CNPA Lorraine vient d’organiser la Semaine des métiers du camion. Objectif : tenter de combler la pénurie de main-d’œuvre annoncée et déjà ressentie.
La branche VI du CNPA Lorraine vient d’organiser la Semaine des métiers du camion. Objectif : tenter de combler la pénurie de main-d’œuvre annoncée et déjà ressentie.

La branche VI du CNPA Lorraine vient d’organiser la Semaine des métiers du camion. Objectif : tenter de combler la pénurie de main-d’œuvre annoncée et déjà ressentie.

Inquiétude chez les concessionnaires de VI (Véhicule industriel) et VU (Véhicule utilitaire) ! La pénurie de main-d’œuvre et d’apprentis perdure. Plus d’une centaine de postes sont à pourvoir dans les trois ans en Lorraine dont la moitié en apprentissage. Mobilisation de masse la semaine dernière pour la branche VI du CNPA (Conseil national des professionnels de l’automobile) en Lorraine avec un job dating et une journée portes ouvertes au lycée Saint-Michel de Bosserville dans l’espoir d’inverser la tendance.

«26 % des collaborateurs du secteur du camion et du véhicule utilitaire ont plus de cinquante ans.» Ce chiffre fourni par Régis Le Goavec, le président du CNPA Lorraine, lors de l’ouverture de la Semaine des métiers du camion la semaine dernière en dit long. Pyramide des âges oblige, le secteur se doit de recruter (et surtout former) pour pallier le manque de main-d’œuvre à venir. Jusque-là, rien d’encore alarmant. Problème de taille, les différents concessionnaires de VI et de VU assurent : «qu’il est aujourd’hui quasiment impossible de trouver des collaborateurs qualifiés pour répondre à nos besoins et d’attirer les jeunes vers nos métiers.» À l’instar de Sylvain Lassauce, directeur de concession Mercedes Paul Kroely à Ludres, ses confrères Gilles Maréchal, Damien Berthier d’Iveco Est ou encore Daniel Rosolek du Groupe Theobald (concessionnaire Volvo notamment), présents lors de la conférence de presse de lancement de l’opération, les concessionnaires sont dépourvus face à cette donne plus qu’inquiétante pour tout le secteur. La problématique n’est pas nouvelle, déjà en 2009 la branche VI du CNPA avait lancé ce même type de campagne. L’apprentissage privilégié «Nous avons recensé 100 postes à pourvoir dans la région et dans tous les domaines, du mécanicien au carrossier en passant par le commercial et nous ne trouvons aucune solution.» La capacité des CFA et des différents établissements formant à ces métiers est jugée pourtant adaptée. «Trois établissements en Lorraine forment spécifiquement aux métiers du camion (le lycée Saint-Michel de Bosserville et les lycées professionnels de Gérardmer et Thalange) mais l’acquisition d’un camion et la mise à niveau des matériels a un coût», constate Patrick Belotti, le délégué régional de l’ANFA (Association nationale pour la formation automobile). Une raison pour laquelle, les professionnels privilégient le recours à l’apprentissage au sein de leur concession. «C’est le meilleur moyen pour les former sur nos véhicules avec les technologies et les normes en vigueur», assure Sylvain Lassauce. Des normes et une technologie en constante évolution entraînent une nécessaire montée en compétences des collaborateurs. Ce niveau élevé recherché en matière de qualifications peut, en partie, expliquer la difficulté du secteur à recruter mais il est certain que cela n’est qu’une partie du problème…

emmanuel.varrier