Les «navetteurs» dans le peloton de tête

Le Grand Est est la région de France, en proportion, qui compte le plus de «navetteurs». Le Grenelle des mobilités aujourd’hui en marche entend répondre aux besoins de cette population.
Le Grand Est est la région de France, en proportion, qui compte le plus de «navetteurs». Le Grenelle des mobilités aujourd’hui en marche entend répondre aux besoins de cette population.

Le Grenelle des Mobilités dans le Grand Est, lancé officiellement début juillet à Vittel, entend engager une réflexion collective entre les différents acteurs des déplacements et les instances publiques sur les causes et les impacts des flux de mobilités et sur les réseaux de transports. Une récente enquête de l’Insee, parue début septembre, renforce cette nécessité. Dans la région quatre actifs sur dix quittent chaque jour leur intercommunalité de résidence pour aller travailler. La question des mobilités est plus qu’une priorité, c’est une urgence…

 «Quatre actifs sur dix font chaque jour le trajet vers une autre intercommunalité que la leur ou vers un pays voisin, pour aller travailler.» Constat établi par l’Insee Grand Est dans sa récente étude (parue au début du mois et disponible sur le site : www.insee.fr) s’intéressant au flux domicile/travail entre les différents EPCI (Établissements de coopération intercommunales). «Les déplacements quotidiens domicile/travail sur longue distance sont plus fréquents dans le Grand Est et les actifs sont beaucoup plus mobiles dans l’est de la région.» Cette étude tombe à point nommé dans un contexte régional où le Grenelle des Mobilités a été lancé officiellement le 1er juillet dernier à Vittel par la Région Grand Est et le Sillon Lorrain. «Le Grenelle des Mobilités engage une réflexion collective entre les acteurs des déplacements et les instances publiques sur les causes et les impacts des flux de mobilités et sur les réseaux de transports, à l’échelle du territoire lorrain et de ses frontières. L’ambition est de bâtir une vision partagée des mobilités en Lorraine en associant l’ensemble des acteurs concernés à la réflexion», explique l’exécutif régional.

Priorité et urgence

Un comité de pilotage a été mis en place et regroupe la Région Grand Est, le pôle métropolitain européen du Sillon Lorrain, la préfecture de la Région Grand Est, le Grand-Duché du Luxembourg, la région Bourgogne Franche-Comté, les quatre départements lorrains, les agglomérations et métropoles de Thionville, Metz, Nancy, Épinal, le pôle métropolitain frontalier, les usagers des transports, l’association des maires ruraux et l’assemblée des communautés de France. Face à cette donne confirmée par l’Insee dans son enquête que la région Grand Est s’affiche comme la première région en proportion en France de «navetteurs» c’est-à-dire «des personnes qui se déplacent entre leur lieu de résidence et leur lieu de travail», la question des mobilités s’affiche aujourd’hui comme une véritable urgence, histoire de trouver les bons schémas à mettre en œuvre pour arriver (enfin) à une réelle optimisation des réseaux de transports et des différentes infrastructures qui y sont liées. Plusieurs axes de réflexion sont mis en avant au niveau du Grenelle des Mobilités avec la volonté d’intégrer, notamment, «une dimension européenne en prenant en compte les Eurocorridors ou encore les programmes opérationnels européens tout comme les notions de multimodalité», continue la Région Grand Est. Le tout en prenant en compte cette caractéristique typique à la région de l’importance des travailleurs frontaliers. «172 000 actifs occupés du Grand Est travaillent dans des pays limitrophes ce qui fait du Grand Est, la région où les marchés locaux du travail proches des frontières sont les plus ouverts sur l’étranger», assure l’Insee. À noter que plus de 40 % des actifs résidant en France et travaillant à l’étranger demeurent dans le Grand Est. Une donne indéniable à prendre en compte dans ce fameux travail aujourd’hui mené sur les mobilités.