Institut Jean Lamour : La préfète, le tube et la R&D

Josiane Chevalier, la préfète du Grand Est, a découvert une partie des installations de recherche de l’Institut Jean Lamour lors de sa visite nancéienne le 20 juillet.
Josiane Chevalier, la préfète du Grand Est, a découvert une partie des installations de recherche de l’Institut Jean Lamour lors de sa visite nancéienne le 20 juillet.

Premier déplacement en Meurthe-et-Moselle pour la préfète du Grand Est ! Le 20 juillet, Josiane Chevalier est passée par Nancy pour rencontrer les parlementaires et les élus locaux ainsi que les services de l’État du département. Point d’orgue de son déplacement : sa visite des laboratoires de l’Institut Jean Lamour avec, notamment, le fameux «tube» permettant un travail de recherche et développement pointu sur les nanomatériaux. 

Une partie du monde d’après se pense, se réfléchit, se conçoit au cœur de l’Institut Jean Lamour sur le campus Artem à Nancy. Bien protégée, dans une atmosphère sous ultravide, la plateforme technologique que l’on surnomme le «tube» (70 mètres de long dont 40 mètres dédiés à la recherche et les 30 autres au transfert de technologies sur les nanomatériaux gérés par le Centre de compétences Daum) fonctionne depuis près de quatre ans et participe au développement et à la recherche de grands groupes industriels de renommée internationale dans les secteurs à enjeux économiques, environnementaux et sociétaux à l’image de la miniaturisation, le recyclage des matériaux des matériels électroniques ou encore les économies d’énergie. Un fleuron technologique version R&D, que Josiane Chevalier, la préfète du Grand Est (nommée mi-janvier et entrée en fonction début février), vient de visiter le 20 juillet dernier à l’occasion de son premier déplacement en Meurthe-et-Moselle.

La métallurgie de demain

«Ici, nous fabriquons des matériaux à l’échelle de l’atome qui n’existent pas dans la nature», explique Stéphane Mangin, professeur à l’Université de Lorraine et chercheur à l’Institut Jean Lamour (laboratoire commun entre le CNRS et l’Université de Lorraine : ndlr). «La partie transfert de technologies permet ainsi à des industriels d’appliquer ces matériaux à leur process de développement.» Atout indéniable que cette R&D, surtout à l’heure actuelle dans un contexte économique où la recherche de nouvelles pistes de développement va devenir primordiale, voire vitale pour bon nombre de structures. «La R&D est indispensable au sein des entreprises pour le maintien du développement économique», assure Pierre Mutzenhardt, le président de l’Université de Lorraine, «il n’en demeure pas moins que certaines doivent encore prendre conscience de son importance.» Si le «tube» s’affiche comme l’un des moteurs, longtemps unique au monde du fait de sa taille (un projet chinois est en cours de finalisation pour un tube sous ultravide de près de 500 mètres de long : ndlr), les autres laboratoires présents au sein de l’Institut Jean Lamour participent à renforcer le positionnement de la région Grand Est en matière de R&D. Lors de la visite préfectorale, une halte au CC3M (Centre de compétences en microscopies, microsondes et métallographie) s’imposait pour découvrir des microscopes électroniques permettant, notamment, l’analyse qualitative et quantitative de la composition des matériaux était programmée. Ces outils sont notamment utilisés dans les travaux menés par Thibault Quatravaux, titulaire de la Chaire industrielle de Métallurgie du Métal Liquide, «où l’on conçoit la métallurgie de demain.» Le monde d’après est en marche…

Emmanuel VARRIER