Giovanni et Noëlle Arria immortalisent la vie

Depuis bientôt trente ans, Giovanni et Noëlle Arria, dans la tradition de la photographie artisanale, figent les instants de vie de tout un chacun. À Briey, ils chérissent un monde d’émotions qui confère à l’art.

Giovanni et Noëlle Arria, unis dans la même passion photographique.
Giovanni et Noëlle Arria, unis dans la même passion photographique.
À Briey, le magasin Arria aux couleurs d’Octobre Rose.

À Briey, le magasin Arria aux couleurs d’Octobre Rose.

Giovanni Arria n’a rien oublié de ce jour de 1985 qui ft basculer son existence : «Originaire d’Homécourt, je suis passionné de photo depuis l’enfance. J’ai alors franchi le pas pour m’installer à mon compte comme artisan photographe. Aujourd’hui, j’ai gardé ma spécialité des débuts : les clichés de mariages. J’en viens à réaliser des albums complets. Je suis pas à pas les mariés, du coiffeur à l’esthéticienne, jusqu’à la cérémonie civile ou religieuse et aux festivités. Tout cela demande de longs préparatifs. Rien ne doit être négligé pour ces précieux événements.» En même temps qu’une solide réputation, il n’a pas tardé à se faire une alliée au quotidien, son épouse Noëlle. L’ancienne auxiliaire-puéricultrice a trouvé là son bonheur : «Pour ma part, je photographie les bébés. C’est toujours quelque chose d’émouvant», dit-elle. Giovanni Arria réalise aussi des portraits de femmes enceintes, d’adolescents, de personnes âgées et même d’animaux. Il intervient lors de communions, de baptêmes, de départs en retraite, de remise de diplômes. En professionnel aguerri, il note : «Il y a actuellement un retour à la demande du noir et blanc, notamment chez les jeunes adultes. La façon de prendre une photo n’a pas vraiment changé depuis 200 ans ! Il faut toujours cadrer, capter la lumière.»

La sidérurgie en photos

Giovanni et Noëlle Arria, unis dans la même passion photographique.

Giovanni et Noëlle Arria, unis dans la même passion photographique.

Né en 1960 dans un univers minier, Giovanni Arria se remémore cet été 2011, avec des mots teintés de respect et d’une certaine nostalgie : «Mon père était sidérurgiste. J’ai baigné dans cette atmosphère depuis petit. J’ai voulu témoigner du travail de fondeur en allant sur le site de Florange-Hayange. Ces clichés des ouvriers en train de faire la dernière coulée ont finalement immortalisé la fin des hauts-fourneaux et d’un monde qui s’en allait.» Quelques mois plus tard, il sera récompensé du Qualifed European Photographer dans la catégorie reportage. Un livre symbole est sorti : La Lorraine de feu. Précédemment, Noëlle et lui avaient été honorés deux fois du titre de portraitistes de France. «Avec Internet, on a vu se multiplier les photos en tout genre. Elles sont bien souvent tout sauf de vraies photos !» fait remarquer le couple, par ailleurs membre du Groupement national de la photographie professionnelle. Noëlle Arria vient de prendre part au concours Pinkenergy – retenue parmi 40 candidates – pour soutenir le dépistage précoce et la lutte contre le cancer du sein. Dans le cadre d’Octobre Rose, elle a accroché dans la vitrine de l’un des deux magasins Arria un ruban rose. Pour témoigner de son histoire familiale et montrer le volontarisme véhiculé par ces femmes. Chaleur d’un sourire, élégance d’une posture ou d’un geste simple, beauté d’un décor, innocence d’une frimousse enfantine, sagesse des traits d’un ancien… : Giovanni et Noëlle Arria se font porteurs de mémoires individuelles et collectives. En somme, une façon authentique d’aller à la rencontre de celles et de ceux qui ont accepté de leur confer, le temps d’une photo, tout ou partie de leur intimité. Les photographes Briotins, répertoriés comme des professionnels incontournables par la Chambre de métiers et de l’artisanat, sont un peu les gardiens du temple d’une fonction porteuse de valeurs mais qui se raréfie. Toujours en quête d’un certain absolu, Giovanni Arria se fait rêveur : «À ce moment de mon parcours, pourquoi ne pas parcourir le monde et faire de mes destinations lointaines de belles photos ? Je reviens de Mongolie et l’Inde me tente…»