CHRISTINE BERTRAND, PRÉSIDENTE DU MEDEF DE MEURTHE-ET-MOSELL

CHRISTINE BERTRAND, PRÉSIDENTE DU MEDEF DE MEURTHE-ET-MOSELL

UNE FUTURE LOI TRAVAIL AUX FORTS ACCENTS PATRONAUX, UN GOUVERNEMENT JUGÉ PRO-BUSINESS, À UN PEU PLUS D’UN MOIS DE L’UNIVERSITÉ DU MEDEF (DU 29 AU 30 AOÛT À JOUY-EN-JOSAS), CHRISTINE BERTRAND, LA PRÉSIDENTE DU MEDEF DE MEURTHE-ET-MOSELLE SE VEUT CONFIANTE MAIS SURTOUT PRUDENTE. C’EST DANS LES TERRITOIRES QUE LES CHOSES S’APPLIQUENT ET SE METTENT EN ŒUVRE DANS LA RÉALITÉ CONCRÈTE. SUR CE POINT, LE MOUVEMENT PATRONAL MEURTHE-ET-MOSELLAN VEUT SE FAIRE ENCORE PLUS FACILITATEUR, AGITATEUR, EN SOMME ÊTRE UN VÉRITABLE LABORATOIRE D’IDÉES ET SURTOUT DE SOLUTIONS. UNE NÉCESSITÉ POUR CONTINUER À PESER DANS L’ACTUELLE DIMENSION GRAND EST.

Emmanuel Macron, président de la République, un gouvernement aux annonces plutôt favorables pour le monde de l’entreprise, les choses semblent bien engagées aujourd’hui pour l’univers patronal ?

Ce qui est arrivé est une bonne chose mais derrière ces nombreuses annonces, il nous faut des actes et rapidement. On a un peu l’impression que depuis quelque temps tout cela semble s’essouffler. La France a besoin de ces réformes. Il faut instaurer la flexibilité pour les entreprises tout en renforçant la sécurité pour les salariés. La première force d’une entreprise ce sont ses salariés et leur sécurité passe notamment par la formation.

Ces fameuses réformes nécessaires que vous souhaitez comme le renouveau du modèle économique et social, l’amélioration de la compétitivité des entreprises grâce à une fiscalité adaptée ou encore la simplification pour créer un environnement de confiance, semblent être sur la bonne pente aujourd’hui ?

Il faut les appliquer rapidement et certaines pistes doivent être retravaillées. Si l’on prend le prélèvement à la source, c’est une bonne chose sur le principe mais il faut qu’il soit modifié et adapté. Nous ne souhaitons pas uniquement son report mais une véritable adaptation à la réalité des PME et des TPE pour sa mise en œuvre.

Toutes ces préoccupations législatives nationales auront leur mise en pratique dans les territoires. Comment le Medef 54 se positionne-t-il aujourd’hui dans le Grand Est ?

Il nous faut continuer à peser pour exister à l’échelle de la nouvelle dimension régionale. Nous devons renforcer notre rôle d’animateur du développement économique local en étant un véritable facilitateur et un agitateur d’idées. À l’image de l’opération Les Déterminés (formation à l’entrepreneuriat pour les jeunes issus des quartiers, dits sensibles) qui vient de s’achever, il nous faut continuer à créer et à façonner des opérations et des outils qui fonctionnent.

Avec quel type d’actions ?

Nous allons mettre en place un Accélérateur Medef avec la création d’un fonds, en lien avec la BPI (Banque publique d’investissement) pour favoriser le développement des start-up sur notre territoire. Au niveau de la formation, pour arriver enfin à en finir avec l’inadéquation entre les besoins des entreprises et l’offre présente sur le marché, nous organiserons en mars prochain au stade Marcel Picot à Tomblaine, des journées de l’apprentissage avec les différents acteurs de la formation pour faire découvrir nos besoins auprès des jeunes notamment. Le but est de fédérer et de travailler réellement ensemble.

L’intelligence collective s’affiche comme l’un de vos leitmotivs. Comment travaillez-vous aujourd’hui avec les autres organisations patronales du territoire ?

Pour être présent et peser dans le Grand Est, il nous faut travailler ensemble et créer conjointement dans notre département. Mon souhait est de voir réellement arriver l’instauration d’une union patronale en Meurthe-et-Moselle. C’est possible aujourd’hui et je crois que cela est même nécessaire.