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Le Genom aborde 2022 avec une légitime ambition

En ce début d’année, le président du Groupement d’Employeurs en Nord Moselle, Michel Donny, a naturellement adressé ses vœux à l’ensemble de l’écosystème gravitant autour du Genom. 2022 sera celle d’une ambition renouvelée au service du territoire mosellan et de sa sphère entrepreneuriale. Une récente enquête du Conseil économique et social a placé les groupements d’employeurs comme vecteur afin de résoudre les problèmes des métiers en tension.

Le Genom entend accroître son maillage territorial en 2022. © Genom.
Le Genom entend accroître son maillage territorial en 2022. © Genom.

2000. L’entrée dans le siècle nouveau vit la création du Groupement d’Employeurs en Nord Moselle. L’ambition originelle du Genom n’a pas varié d’un pouce, comme un curseur de stabilité quant à ce modèle socio-économique encore méconnu : répondre aux besoins des entreprises, associations ou structures publiques adhérentes en termes de besoins en compétences, à temps complets, partiels ou saisonniers récurrents.

Un modèle flexible et réactif

Dans sa mission, le Genom recrute des salariés pour les mettre à disposition de ses adhérents en partageant leur temps de travail et transformant ainsi des emplois précaires en emplois permanents, emplois qui n’auraient jamais existé sans ce cumul de besoins partiels identifiés. Ces organisations peuvent ainsi employer des compétences qu'elles ne pourraient recruter seules et disposer d'un personnel stable, fidélisé et formé, à un coût raisonnable. Plus de deux décennies après son lancement, le Genom s’est ancré dans le paysage mosellan, s’apparentant aussi bien à un outil d’insertion qu’à un baromètre en temps réel des évolutions du marché du travail au plus près des territoires. Pourtant, malgré ses probants résultats, son image et sa visibilité demeurent encore perfectible auprès des entreprises. Un important travail sur sa communication a été fait et va dans ce sens. C’est tout le sens des mots du président du Genom, Michel Donny, en ce mois de janvier : «se faire davantage connaître et se développer.»

Une tension qui s'ancre...

Le récent rapport du Conseil économique social et environnemental, à la demande du Premier ministre, Jean Castex, va sans doute renforcer la motivation - déjà grande - de l’équipe du Genom. Ce projet d’avis «Métiers en tension» livre constats et préconisations. C’est un fait soulevé par de nombreux économistes : ces derniers mois, la forte reprise de l'activité et le rebond après les confinements liées à la pandémie ont jeté un coup de projecteur nouveau sur une problématique structurelle et récurrente : les tensions de recrutement. Depuis quelques années, ces difficultés n'ont fait que s'accroître. Cadres en informatique, aides à domicile et aides ménagères, conducteurs routiers, ingénieurs dans l’industrie, secteurs du BTP et de la restauration… : les tensions de recrutement représentent une diversité de situations selon les secteurs d’activité, les niveaux de qualification et les caractéristiques territoriales.

Des causes identifiées

Parmi les causes identifiées, l’attractivité de l’emploi, avec la question des salaires et des conditions de travail, mais aussi la représentation des professions, l’efficacité du système d’orientation, de formation et de certification tiennent une place majeure. Les grandes transformations économiques liées à la transition digitale et énergétique ont également des conséquences importantes. Enfin, dans un contexte marqué par la crise sanitaire et la réalité du dérèglement climatique, ces facteurs de tension se trouvent renforcés, par les interrogations d’une partie des actifs et actives sur le sens et la finalité de leur travail. Parmi les préconisations du CESE figure le recours au groupements d’employeurs pour soutenir l’activité économique de certaines filières. Selon cette préconisation : «Ils peuvent représenter une solution concrète aux tensions de recrutement pour les petites structures qui ne bénéficient pas de moyens financiers importants ou services de ressources humaines.» Le Genom s’inscrit donc dans cette logique. Sa montée en puissance dans les mois à venir sera des plus intéressantes à observer.

Les autres préconisations du CESE pour résorber les tensions de recrutement :

. Négocier des avantages mutualisés (chèques déjeuner, chèques mobilité, chèques logement…) au sein des branches professionnelles pour renforcer l’attractivité des métiers. Le CESE propose que ces avantages collectifs bénéficient d'une exonération fiscale et sociale, sous réserve que la rémunération conventionnelle soit au moins égale au Smic.

. Favoriser la conciliation vie professionnelle / vie personnelle en développant les offres d'accueil des jeunes enfants et en réduisant les dépenses engagées par les parents (par exemple en soutenant les incitations fiscales telles que le crédit d'impôt immédiat pour l'emploi à domicile ou le crédit d'impôt famille).

. Agir sur les viviers de recrutement, en favorisant le recrutement des jeunes sur les filières en tension et des femmes dans les filières où les statistiques genrées sont déséquilibrées.

. Mieux planifier les besoins de recrutement pour les anticiper, en lien avec la transition écologique, la transformation numérique et les évolutions démographiques. Le CESE appelle à un «État stratège» capable de renforcer la prospective des métiers et qualifications, d'identifier les besoins des secteurs dont les difficultés de recrutement sont insuffisamment documentées.