Gazettescope

Gazettescope : le rire, cet excellent outil de management

Le rire, c’est du sérieux : quelle place pour l’humour en entreprise, à l’heure où le politiquement correct semble le baliser, voire le contraindre de plus en plus ? Peut-on tout tourner en dérision ? Eléments de réponses.

Chacun d’entre nous a déjà vécu cette situation un rien gênante pendant laquelle un ou une collègue vous raconte une histoire drôle qui ne vous fait pas rire du tout… Malaise, quand tu nous tiens. De plus, nous vivons une période où les polémiques ont grisé les blagues au travail qui peuvent facilement être mal interprétées. Les termes discrimination et sexiste sont vite montés en épingle. Cela vaut bien sûr en dehors de l’entreprise. Avec cette lancinante question : notre société sait-elle encore rire ? Quelle place pour le décalé, l'humour noir, l'irrévérence ? À l’heure du politiquement correct, d’un certain puritanisme sémantique, la règle de base reste, selon l’expression consacrée, «qu’on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui». Au bureau, l’humour est un excellent levier pour installer la bonne humeur. Pourquoi le rire serait-il interdit de cité au travail ? Pourquoi le lieu professionnel ne serait-il que l’antre de la rigueur et de la concentration ? Une idée répandue veut ainsi que le rire nuise à la productivité. Rien n’est plus erroné. D’ailleurs, des études le prouvent : l’humour est un très bon outil de management. Avec cet avantage de resserrer les liens entre salariés et leur permettre de lutter contre le stress. Le phénomène n’a rien de nouveau. Depuis quelques années, des cabinets de recrutement articulent des ateliers en «rigologie», des temps humoristiques pour déclencher les éclats de rire en entreprise, afin de booster optimisme, énergie positive, culture d’équipe, désamorcer les conflits. Quant aux offres d’emploi, il n’est pas rare de voir apparaître les mentions «bonne humeur» et «sens de l’humour» sur les CV. En nous concentrant quelques instants sur cette notion d’humour, nous entendons encore en écho les remarques de nos professeurs qui nous demandaient d’arrêter de rire au fond de la classe. Et pourtant, qu’est-ce que cela fait du bien de rire un bon coup. Le temps passé au travail représente environ 210 jours par an. Pouvons-nous imaginer ce temps sans rire ? Et, pour vous l’avouer, sans blague, plutôt mourir d’ennui, non ? Quand un enfant rit 400 fois par jour, un adulte 20 fois : terriblement déprimant. Dans le monde du travail, le rire rendrait plus performant, aplanirait les conflits, serait une preuve de compétence et de charisme. L’humour révélerait les personnalités, en tant que faiseur ou comme réceptacle. En définitive, au travail, il y a l’humour qui dérange, celui qui détend, celui qui divise, celui qui rassemble, celui qui casse et celui qui fait du bien. Tout est affaire de bon dosage et de timing. Par les temps présents avec leur trop plein de climat anxiogène, rire de bon cœur est le meilleur des élixirs. Alors, rions avec bienveillance !