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Déceler la «triche» lors de l’entretien d’embauche en distanciel...

Calmon Partners Group est une entreprise où se rencontre les services de recrutement, le conseil de collecte de fonds et l’actualité financière au niveau international. Arthur du Mesnil, directeur associé, revient pour la Gazette Moselle sur les recrutements… et les difficultés qu’ils peuvent causer aux dirigeants et managers. L’époque n’est pas toujours à la plus franche honnêteté de la part d’un nombre croissant de candidats. Explications du phénomène et parades qui peuvent être utiles aux entreprise mosellanes.

Un entretien d'embauche n'est pas un jeu. Il faut le faire comprendre au candidat», note Arthur du Mesnil, directeur associé de Calmon Partners Group. © CPG.
Un entretien d'embauche n'est pas un jeu. Il faut le faire comprendre au candidat», note Arthur du Mesnil, directeur associé de Calmon Partners Group. © CPG.

En matière de recrutements, on connaissait les petits (ou grands) arrangements de la part des candidats sur tout ou partie de leur parcours, les CV embellis… Il semble que le numérique ait ouvert une porte nouvelle sur ces «tricheries». À l’heure où beaucoup de recrutements se font en ligne, via visioconférence, il devient tendance de mettre un filtre caméra lors d’un entretien d’embauche en distanciel, de photoshopper sa photo sur son CV… Pas simple, dès lors, pour le recruteur de démêler le vrai du faux, le factice du réel. La frontière avec le virtuel devient mince. Pourtant, ici, comme lors d’un entretien classique, l’enjeu est important. C'est peu dire. Recruter un collaborateur n’est pas sans risque. C’est un pari, un investissement, pour le chef d’entreprise. Rater la marche peut avoir des conséquences sur le collectif et bien sûr financières.

À l'ère du superficiel...

«Nous sommes à l’ère du superficiel mis en avant par les réseaux sociaux. Même si on n'a rien d’intéressant à raconter, on veut tout de même se starifier, paraître, exister. Cela arrive désormais dans les recrutements», observe Arthur du Mesnil, directeur associé du cabinet de recrutement Calmon Partners Group. Lequel est un écosystème évoluant autour de trois activités complémentaires : la ressource humaine, le conseil à la levée de fonds et le média. Tout a démarré il y a deux ans lors de la création de Calmon Partners Executive Search, cabinet de chasse de tête spécialisé dans les métiers de l’investissement, en France et à l’international. Lorsque les premiers mois liés à la pandémie et au confinement sont passés, on a assisté à une explosion de l’activité des opérations financières, notamment au sein des fonds d’investissement. Ces structures voient en général dans toute crise une opportunité. Ce «boom» des investissements a bénéficié à l’ensemble de la chaîne de valeur autour des investissements : banques, cabinets de conseil ou encore start-up. Calmon Partners Group a alors mis l’accent sur ce besoin croissant d’accompagnement de ces acteurs notamment dans leurs campagnes de recrutement. Un secteur où la guerre des talents est déclarée. Et pour séduire les recruteurs sur des postes sensibles et à forts enjeux, tout est bon ou presque.

Qui est le candidat ?

«Il n’est pas rare en visio d’avoir des candidats qui n’allument pas la caméra lors de leur entretien d’embauche. En dehors du fait que cela est peu agréable, voire déstabilisant pour le recruteur, cela signifie surtout que le candidat cache quelque chose. Ce n’est pas encourageant pour établir d’entrée un climat de confiance», poursuit Arthur du Mesnil. Ce cas est particulier, mais existe plus souvent que l’on pense, faisant partie d'une panoplie peu enviable. Pour lui, le moyen imparable pour le recruteur «est de faire sortir le candidat du bois.» En clair, il s’agit là de «faire parler le candidat de lui, de sortir des classiques «motivé et dynamique», conseille Arthur du Mesnil. Il martèle ce leitmotiv : «En présentiel ou en distanciel, un entretien est une chose sérieuse. Ce n’est pas un jeu, un embellissement de la vérité comme sur les réseaux sociaux. Il faut le faire comprendre de suite au candidat en face de soi.» En somme, tricher sur son image pour obtenir le job rêvé semble aujourd’hui attiser un vaste champ de potentialités. Arthur du Mesnil donne quelques clés : «Le recruteur doit creuser pour déceler si le candidat est digne de confiance. Car, comment penser, que ce dernier sera honnête dans l’entreprise, s’il triche d’emblée ? Il faut exiger la transparence. Avec une méthode travaillée en amont et de la perspicacité, le recruteur fait vite tomber le masque… et pourra passer à une autre candidature plus fiable.» D’où cette question primordiale, fil rouge de l'entretien : «Parlez-moi de vous ?»

Pour aller plus loin : https://www.calmonpartners.com/.