Thionville, Ville Libre sans tabac

Thionville, Ville Libre sans tabac

C’est une première qui fera sans doute des émules. Thionville a été sélectionnée en qualité de ville-pilote pour expérimenter en Grand-Est l’opération «Villes Libres sans tabac», aux côtés de la Haut-Marnaise Joinville et de l’Alsacienne Mulhouse. Ce n’est ni une action de communication, ni un éphémère message préventif. La démarche thionvilloise s’inscrit dans la durée. Avec cette ambition : provoquer un impact et une prise de conscience d’importance sur la population, notamment chez les jeunes. 

Sous les feux d’une actualité submergée par la Covid-19 depuis plusieurs mois, une multitude d’initiatives n’en continue pas moins de dynamiser cette France des territoires, en Moselle notamment. Beaucoup sont, et c’est dommage, reléguées au second plan. Elles émanent d’hommes, de femmes, de collectivités, d’associations. Alors que sonnait l’heure du second confinement, dans le cadre d’un appel à projet lancé par l’Agence Régionale de Santé, trois communes du Grand Est ont été choisies comme villes-pilotes pour s’impliquer dans l’action Villes Libres sans tabac, dans le cadre d’un appel à projet lancé par l’Agence Régionale de Santé : Mulhouse, Joinville et Thionville. Le projet est porté par l’association Grand Est Sans Tabac (GEST crée en 2017) qui se présente comme une coopération d’organisations de la société civile impliquées dans la lutte contre le tabac dans notre région. L’objectif consiste à mettre en œuvre, à l’échelle d’une ville, l’ensemble des mesures démontrées comme efficaces pour lutter contre le tabagisme et améliorer la qualité de vie des habitants.

Dissuader les jeunes

En la matière, il y a urgence dans notre pays. Le tabagisme est la première cause de mortalité prématurée évitable, avec quelque 66 000 décès par an. On y ajoutera près de 90 000 maladies cardio-vasculaires et 21 000 pathologies respiratoires. L’estimation du coût social du tabac, qui correspond à l’ensemble des coûts supportés par la collectivité (dépenses de santé, campagnes de prévention, perte de revenus et de production est estimé à 10 milliards d’euros. Déployé sur trois ans, le plan Villes Libres sans tabac s’articule autour de trois axes : protéger les jeunes et éviter l’entrée dans la tabac, aide les fumeurs à arrêter, générer un environnement favorable au changement de norme sociétal  et culturel lié à la première cigarette. Cela passe par une kyrielle de réalisations concrètes ,tels la création et l’extension des espaces sans tabac, des contrôles de vente aux mineurs, des mesures d’accompagnement. A partir de ce mois de novembre, la mairie de Thionville et la Communauté d’agglomération Porte de France – Thionville s’engagent dans le premier volet de Villes Libres Sans Tabac. Agents du service public et usagers sont au premier chef de cette expérimentation amenée, dans ses phases suivantes, à sensibiliser les habitants du bassin thionvillois.

Le tabac en Grand Est

30,1 % des habitants du Grand Est sont fumeurs, quotidiens ou occasionnels, soit près de 1 850 000 personnes, ce qui en fait la 4e région la plus touchée par le tabagisme, lequel est sur nos territoires la première cause de mortalité prématurée et évitable. 34,1 % des jeunes de 17 ans sont des fumeurs occasionnels contre 25,1 % des fumeurs quotidiens. Les mesures et campagnes menées depuis plusieurs années ont fait chuter ce chiffre. En 2014, 32,4 % des jeunes de 17 ans du Grand Est étaient fumeurs réguliers.