Les campings passent au vert

Les campings demeurent la destination favorite des Français, qui les choisissent notamment pour se sentir près de la nature.
Les campings demeurent la destination favorite des Français, qui les choisissent notamment pour se sentir près de la nature.

Les campings demeurent la destination favorite des Français, qui les choisissent notamment pour se sentir près de la nature. Aujourd’hui, certains de ces établissements de plein air s’efforcent de prendre un virage écologique.

L’enjeu est à la fois écologique et économique : les campings ont tout à gagner à passer au vert… En avril dernier, à Paris, la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA) qui regroupe 4 000 adhérents, organisait une conférence de presse sur les grandes évolutions du secteur. Tout d’abord, le camping a la côte : en 2017, la  fréquentation de l’hôtellerie de plein air a  augmenté de 6 %, par rapport à 2016, avec 124 millions de nuitées recensées, soit + 20 % depuis 10 ans. Et c’est un Français sur trois qui déclare avoir séjourné au camping au moins une fois au cours des cinq dernières années, d’après un sondage OpinionWay 2018 pour la FNHPA. Parmi les principales raisons évoquées pour expliquer le choix du camping, le rapport qualité/prix arrive en tête : les campings proposent en effet  un ensemble de services et d’infrastructures accessibles, comme des parcs aquatiques, intégrés dans le prix de la location. Mais la deuxième raison citée par les Français – pour près du quart d’entre eux – résident dans la proximité avec la nature qu’offre ce type de vacances. Depuis quelques années, le secteur du camping, devenu très concurrentiel, a connu une  montée en gamme des offres, vers des formules plus «premium», avec par exemple, des bungalows dotés de nombreux équipements, bain à remous privatif compris… Mais une partie de ces offres vont également dans le sens d’une plus grande proximité avec la nature, recherchée par les Français, et, dans certains cas, assorties d’une dimension écologique, voire militante. Par ailleurs, les campings étant souvent situés dans des lieux préservés, «cela nous donne une responsabilité particulière. Nous avons commencé à avoir une démarche en matière de développement durable, avec la préservation du paysage, mais aujourd’hui, nous sommes très au-delà. Nous inventorions les modèles qui fonctionnent», note Nicolas Dayot, président de la FNHPA. De plus, «sur le plan purement touristique et commercial, le développement durable présente aussi un intérêt, car il s’agit d’une demande de la clientèle CSP +», conclut-il.

Le match piscine contre bassin écologique

Sur le terrain, les initiatives se multiplient, dans des types campings très divers. Par exemple, dans les Vosges, un camping de 69 emplacements propose un jardin en permaculture à disposition des clients : ils peuvent se servir eux-mêmes en fruits et légumes, gratuitement. Le compost qu’ils produiront servira à fertiliser le jardin… L’établissement fait partie de l’association Via Natura, qui fédère 17 campings indépendants, le plus souvent trois étoiles. Créée en 2007, l’association affiche une «ambition commune de déployer des actions environnementales militantes et engagées.» Ces campings, le plus souvent de taille modeste, mettent en œuvre diverses pratiques respectueuses de l’environnement, comme le tri sélectif, le compostage, des récupérateurs d’eau, des toilettes sèches, des piscines naturelles… Ils pratiquent également un tourisme équitable, en valorisant les produits locaux. Aujourd’hui, plusieurs labels distinguent les campings qui choisissent de réduire leur impact environnemental dont Ecolabel ou encore la Clef Verte. Pour obtenir ce dernier, ils doivent mettre en place des critères tels que la gestion des déchets, de l’eau, de l’énergie, des achats responsables et d’une sensibilisation de la clientèle. Aujourd’hui, au-delà d’une petite association militante comme Via Natura, des acteurs historiques ou des poids lourds du secteur affichent un engagement écologique. C’est le cas du réseau haut de gamme Les Castels, né en 1959, et dont la quasi-totalité des établissements sont déjà labellisés Clef Verte. C’est aussi le cas de Flower Campings, qui regroupe 133 campings, dont le site internet précise que «le respect de la nature et de l’environnement est l’un des piliers de l’ADN de Flower Campings. Nos campings sont nichés au cœur d’un environnement préservé dans un cadre naturel et familial.» Certains sont ainsi dotés du label Clef Verte. Autre grand du secteur, Yelloh ! Village, qui réunit  86 campings, a choisi Ecolabel. Certains de ses sites l’ont déjà obtenu, à l’image du  camping «Le Bout du Monde», un quatre étoiles, près de Carcassonne. Il propose un «environnement 100% nature», avec yourte mongole et «authentique bassin écologique.» Mais il y a aussi  une piscine traditionnelle, pour ceux qui préfèrent…