La BPALC tient la barre malgré des vents contraires

«Si nous restons dans ce climat économique et réglementaire, il sera difficile de maintenir notre Produit net bancaire (PNB)», assure Dominique Wein, le directeur général de la BPALC.
«Si nous restons dans ce climat économique et réglementaire, il sera difficile de maintenir notre Produit net bancaire (PNB)», assure Dominique Wein, le directeur général de la BPALC.

Une solidité financière certaine même si les résultats affichent une légère baisse due notamment à un contexte de taux bas, la BPALC (Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne) du groupe BPCE (Banque Populaire et Caisse d’Épargne) poursuit sa route dans son développement et son adaptation à un univers bancaire en pleine mutation.

«Si nous restons dans ce climat économique et réglementaire, il sera difficile de maintenir notre Produit net bancaire (PNB).» Pas d’alarmisme pour Dominique Wein, le directeur général de la Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne (BPALC) mais de la prudence et beaucoup de contenance à l’occasion de la présentation des résultats de la banque coopérative le 15 mai dernier à Metz. Le PNB affiche les 490,7 millions d’euros (557,2 millions d’euros en IFRS consolidé). Le Résultat net de la banque est lui de 69 millions d’euros (112,7 millions d’euros en IFRS consolidé). Preuve de la solidité financière de l’organisme bancaire couvrant neuf départements (l’Aube, la Marne, la Haute-Marne, la Meurthe-et-Moselle, la Meuse, la Moselle, les Vosges, le Bas-Rhin et le Haut-Rhin) et affichant aujourd’hui un renforcement de son ouverture vers les pays voisins à l’image du récent partenariat signé avec la banque sarroise franco-allemande SaarLB (voir notre n°1915 du 13 mai). «Dans un contexte de taux qui demeurent durablement très bas et un contexte également marqué par d’importants remboursements anticipés, de nombreuses renégociations et une production réalisée à taux bas, la marge nette d’intérêt est en diminution», continue Dominique Wein.


Scénario à la japonaise

«La hausse des commissions de 2,2 %, notamment, grâce à la croissance du fonds de commerce, compense partiellement la baisse de marge, si bien que le PNB s’inscrit en diminution de 5,5 %. Il est bon de mentionner que le résultat net consolidé s’est établi pour la seconde année consécutive au-dessus de la barre des 100 millions d’euros à 112,7 millions soit une augmentation de 9,8 % par rapport à l’an passé.» Si le climat conjoncturel et l’environnement réglementaire jugé «toujours contraignant, le navire sait faire face à ses vents contraires.» La feuille de route est tracée depuis quelques années avec la mise en œuvre progressive du Plan stratégique de la banque «Accélération 2020» avec notamment le déploiement d’une nouvelle organisation du réseau depuis juillet dernier reposant sur la création de deux filières d’exploitation, une filière dédiée aux particuliers et aux professionnels (Retail) avec une organisation géographique recentrée sur les départements et une filière Entreprises et Financements spécialisée (Corporate) et recentrée sur les ex-régions. «Nous sommes  au cœur d’une profonde transformation de notre modèle de banque. La phase de transformation va durer cinq ans, nous sommes aujourd’hui au milieu du gué.» Allusion faite à cette fameuse digitalisation du monde bancaire (et d’autres secteurs d’ailleurs : ndlr) «entraînant un changement profond de nos modes organisationnels mais sans perdre notre ADN de banque de proximité. C’est vrai que le digital peut éloigner mais il peut également rapprocher.» Côté perspectives pour l’année en cours, la prudence apparaît être de mise pour Dominique Wein. «Par rapport à l’année dernière, le début d’année est encore un peu plus difficile. La croissance annoncée n’est pas vraiment celle que nous souhaitions et les taux restant bas, nous avons l’impression de nous diriger vers un scénario à la japonaise.» Soit une croissance molle et des taux bas… bon pour les emprunteurs mais pas vraiment pour les banques.