Une région Acal à deux vitesses

L’Apec (Association pour l’emploi des cadres) vient de divulguer sa première enquête des prévisions de l’emploi cadre pour 2016 version région Acal (Alsace, Champagne-Ardenne, Lorraine). Si les recrutements sont annoncés en hausse, de fortes disparités sur le territoire régional sont à prendre en considération.

«L’agglomérat de chiffres sur la nouvelle région masque surtout de nombreuses disparités», constate Thierry Rouchon, responsable du centre Lorraine, Champagne-Ardenne de l’Apec.
«L’agglomérat de chiffres sur la nouvelle région masque surtout de nombreuses disparités», constate Thierry Rouchon, responsable du centre Lorraine, Champagne-Ardenne de l’Apec.
«L’agglomérat de chiffres sur la nouvelle région masque surtout de nombreuses disparités», constate Thierry Rouchon, responsable du centre Lorraine, Champagne-Ardenne de l’Apec.

«L’agglomérat de chiffres sur la nouvelle région masque surtout de nombreuses disparités», constate Thierry Rouchon, responsable du centre Lorraine, Champagne-Ardenne de l’Apec.

Hausse en 2016 des recrutements de cadres en région Acal dans une fourchette allant jusqu’à + 8 % principalement dans les fonctions : commerciale, informatique et études et recherche & développement. La première enquête de l’Apec version nouvelle région peut laisser présager de bonnes nouvelles. À y regarder de plus près, l’euphorie est vite passée. «Cet agglomérat de chiffres sur la nouvelle région masque surtout de nombreuses disparités», assure Thierry Rouchon, responsable du centre Lorraine, Champagne-Ardenne de l’Apec à l’occasion de la divulgation de ces chiffres le 9 février. Des chiffres à prendre avec beaucoup de précaution surtout quand on apprend «que le marché de l’emploi cadre en région Acal a enregistré une hausse de 5 % en 2015» avec pas moins de 7 000 recrutements. Reste que seul l’Alsace affiche une hausse en 2015 avec + 23 %, tandis que la Lorraine affiche un – 9% et la Champagne-Ardenne un – 10 %.  «Cette première enquête à l’échelle du nouveau périmètre régional est très importante. Elle va servir de base pour les années à venir», note Madeleine Thiebaut, la présidente du Comité paritaire régional Lorraine Champagne-Ardenne de l’Apec.

Moral en berne

Dans l’ensemble des statistiques présentées, l’Alsace s’affiche comme le moteur indéniable, faussant quasiment la dure réalité de ses deux consœurs. Un déséquilibre bien présent mais pas forcément si marqué par rapport à d’autres régions. L’Alsace a un taux de recrutement de cadres de 51 %, la Lorraine 29 % et la Champagne-Ardenne 20 %. Le poids de la région alsacienne est important mais pas écrasant. Côté moral des entrepreneurs, il est tout simplement en berne, mais là aussi cela dépend du côté où vous vous situez de la ligne bleue des Vosges. En région Acal, les entreprises se déclarent moins optimistes qu’au niveau national. 8 % d’entre elles envisagent d’accroître leur effectif cadre, 7 % de le réduire et 85 % de le maintenir stable. Ces pourcentages reflètent un niveau de confiance encore fragile. Les entreprises du Bas-Rhin seraient les plus enclines à augmenter la taille de leur effectif cadre (11 %) alors que 5 % envisageraient de la restreindre. En Meurthe-et-Moselle elles sont 6 % à envisager l’augmentation et 7 % la réduction des effectifs, quasiment la même en Moselle et dans les Vosges, moins en Meuse (4 % en prévision d’augmentation et 8 % en réduction d’effectif). L’Acal, une région à deux vitesses ? Les chiffres de l’Apec semblent bien le confirmer.

emmanuel.varrier