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Les jeunes et le travail : décrypter les nouveaux codes pour l’entreprise...

Dans le rapport entre les jeunes et le travail, beaucoup de clichés et d’idées générales circulent et abondent les débats sur le sujet. La réalité est plus nuancée. Faire le pont entre la génération des néo-travailleurs tiendrait de l’impossible : tout le contraire. À la condition de posséder les bonnes clés. Le thème sera au centre d’une Matinale d’Expertise de Metz Techno’pôles au Cescom. Rendez-vous le mardi 28 mai.

La jeune génération reconfigure la valeur travail.
La jeune génération reconfigure la valeur travail.

«Ils ne veulent plus travailler !», «Il ne sont pas motivés !». Voilà quelques poncifs entendus quant aux jeunes et leur rapport au travail. La vérité est plus nuancée et pour tout dire sans doute ailleurs. Cette thématique sera au centre d’une Matinale d’Expertise organisée au Cescom de Metz par Metz Techno’pôles, en partenariat avec la Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne et le Club Metz Eurométropole. Le récent baromètre du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) sur le rapport de la jeunesse au travail, réalisé à partir d’un questionnaire en ligne auquel ont répondu 4 500 jeunes de 15 à 30 ans et 1 000 personnes de 31 ans et plus en 2023 livrent quelques précieux indices. Trois thématiques avaient été retenues pour analyser les réponses apportées : les attentes et les aspirations des jeunes en comparaison avec leurs aînés, le regard des jeunes actifs sur leur emploi actuel et leur réussite professionnelle, les projections de ces jeunes quant à leur avenir professionnel et leur carrière.

Le télétravail... à dose modérée

Pour près de 68 % des 15-30 ans, le critère numéro un est le niveau de rémunération des emplois. Après 30 ans, ce critère apparaît plus important pour les hommes que pour les femmes (79 % contre 70 %). Parmi les autres paramètres dans les choix professionnels, sont cités, par ordre d’importance : l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle, l’intérêt et le contenu du travail, la possibilité d’évolution de carrière, la sécurité de l’emploi, les avantages sociaux, le sens du travail par rapport aux valeurs personnelles. Sur les préférences d’organisation du travail, une majorité est favorable à des horaires stables, fixes ou réguliers, en particulier chez les 25-30 ans. Ils sont aussi majoritairement demandeurs de télétravail (74 %) mais pas sur le durée totale du travail. À l’inverse de leurs aînés, les 15-30 ans veulent exercer beaucoup de responsabilités. Questionnés sur les raisons qui pourraient les conduire à démissionner, ils mettent en avant le stress et la charge de travail, avant de mauvaises relations entre collègues ou avec la hiérarchie. Plus des deux-tiers sont satisfaits de leur rémunération et estiment être payés en rapport avec leurs compétences. À noter : 22 % des plus de 30 ans ont un sentiment de déclassement et 14 % pensent qu’ils auront une moins bonne réussite que leurs parents. Également, 58 % ont intégré le risque de connaître des périodes de chômage dans leur parcours professionnel, en particulier les jeunes salariés en CDD.

Pas que le travail...

Pour compléter ce portrait-robot des jeunes face au travail, on ajoutera quelques éléments fournis par une étude l’Ifop. Le travail demeure perçu par la jeunesse comme étant quelque chose d’important (84 %) : ils sont aussi nombreux à valoriser les loisirs (93 %), la famille (93 %) et les amis (90 %). Un tiers des 18-30 ans estiment que les Français travaillent trop, soit une proportion supérieure à celle mesurée dans l’ensemble de la population française (19 %). Le souhait des jeunes actifs est d’accorder une part équilibré au travail dans leur vie (71 %), voire d’en être détaché (50 %). Ils sont moins nombreux que leurs aînés à se sentir plutôt perdant dans le rapport qu’ils entretiennent avec leur employeur (34 % contre 48 %). Voici quelques clés pour comprendre les leviers de motivation des jeunes générations, les attirer, les fidéliser. La Matinale au Cescom mettra l’accent sur cette synergie de points de vue à trouver entre générations, à partir d’arguments posés et une modulation de jugement. Après tout, la valeur travail épouse les formes de son temps : c’était valable hier, cela l’est aujourd’hui et le sera demain. La session sera animée par Aline Antropius, coach professionnelle, Tickles. Début de la Matinale à 8 h 30 (accueil à 8 h 15 h). Participation gratuite. Inscription : https://www.billetweb.fr/matinale-dexpertise58.

Pas tout à fait la jeunesse start-up nation… 
5 % des 18-30 ans aimeraient travailler pour une start-up et 2 % pour une entreprise de l’économie sociale et solidaire. Ils se projettent davantage dans une PME (23 %), une TPE (20 %), en tant que travailleur indépendant (18 %) ou au sein de la fonction publique (17 %).